EL CAMINO DO MAR 

(au long des côtes de la Galice) 

La météo, pour les jours à venir, consultée la veille, n'était vraiment pas optimiste. La semaine y était annoncée comme catastrophique. Mon étape du jour me menait à Cariño, une ville balnéaire où je devais, le lendemain, consacrer une journée au "Cabo Ortegal". Ce jour, "un petit coup de train" de 5/6 kilomètres, le long de la baie d'Ortigueira m'aurait permis d'avoir une étape compatible avec mon dos en convalescence. 

L'arrivée à Ortigueira me convaincra que parfois, il est urgent d'attendre, voire de reporter. Une bourrasque d'une grande violence m'accueillera à l'entrée d'Ortigueira. La pluie "tombe à l'horizontale" et je ne dois mon salut qu'à la proximité de l'entrée d'un hôtel. 

La décision est rapidement prise. Le "Cabo Ortegal" dont la pointe extrême culmine à 400 mètres d'altitude mérite sûrement mieux que d'y aller à "quatre pattes" sous des trombes d'eau ! J'arrête. Finalement satisfait de cette grande semaine où mon dos a tenu et où la météo aura été globalement favorable. Point n'est besoin de se faire du mal ! 

L'hôtel où je suis entré fera mon affaire. Cet établissement ancien, tenu par une dame très âgée, est parfaitement tenu. Tout y a un "parfum d'ancien". Même le prix puisque j'acquitterai seulement 20 euros pour la chambre et 4 euros pour le petit-déjeuner. 

Le lendemain, je rejoindrai Hendaye via Ferrol et La Corogne (seulement trois trains !). Et, après mon habituelle nuit à l'hôtel de la gare à Hendaye ce n'est que le surlendemain que je retrouverai mon domicile. Les habitués de mon site savent qu'il faut deux jours pour revenir de la Galice jusque chez moi ! 

A bientôt pour de nouvelles aventures ! 

Espasente est tout aussi mort que l'était hier O'Vicedo. 

Une particularité cependant : 

Voici sur la place du village, la représentation statuaire de "Anton, El Cerdo". Durant la saison estivale un porc, renouvelé chaque année (il est consommé après les fêtes de Saint-Antoine !) se promène en liberté dans les rues de cette petite ville. Il amuse tout le monde, se roule éventuellement dans les draps de bain sur la plage et, le soir, il rentre dans son enclos. 

C'est une attraction populaire qui remonte au XVIIIème siècle et existe en d'autres lieux en Espagne.  

Voyez le lien ci-dessous. 

C'est en s'écartant un peu du chemin que l'on peut aller voir ce "petit Etretat double" ! 

Le voici, le voilà "Le meilleur banc du monde" (ici, mondialisation oblige, estampillé "The best bank of the world"). 

Les “Galiciens” sont, en Espagne, réputés particulièrement obtus et donc en principe ne pratiquant ni ne comprenant l’humour de second degré. Ici les responsables “Galiciens” ont démontré le contraire en officialisant sur un panneau émaillé cette affirmation bien évidemment contestable. La vue est belle mais, on peut en trouver d’aussi belle en de nombreux autres endroits. 

Vous savez tout maintenant. 

Le franchissement planchéié d'un rio où la mer n'est pas venue depuis longtemps. Une petite dernière (plage) et l'annonce du "mejor banco del mundo" (le meilleur banc du monde). Vous saurez tout bientôt ! 

Et ci-dessous une série de photos prises depuis la falaise. 

Une dernière belle vue de la rivière au travers de la végétation et Porto do Barquero où je vais durant une demi-heure voir les éléments se déchaîner tandis que je déguste un café. J'avais quitté le chemin officiel. Bonne idée ! 

Il y a trois manières de traverser le beau et large Rio Sor : 

- par le pont métallique qu'emprunte le train FEVE (à gauche de la photo). 

- par la route (à droite de la photo). 

- et enfin par l'ancien pont maintenant réservé aux piétons. 

Au revoir la route et maintenant ce sont de petits chemins remplis d'une végétation luxuriante (le soleil et la pluie en alternance de la Galice favorisent ce type de végétation). 

Dans les arbres et les fougères mais de petites plages apparaissent parfois. Un parcours de rêve. 

La lumière du matin donne de belle couleurs à ce 'Petit Etretat". 

Les quelques centaines de mètres qu'il y a à parcourir au bord de cette route normalement "passante" sont luxueusement équipées de passages planchéiés munis de rambardes. 

Je considère cette étape comme la plus belle de cette première partie de mon parcours sur le Camino do Mar. Depuis O'Vicedo je vais rejoindre Espasente par des chemins, en bord de mer ou sur de petites routes de campagne sans circulation. Je vais faire durant plusieurs kilomètres un parcours en falaise me dévoilant des points de vue absolument époustouflants. 

J'aurai un vent assez fort mais la météo, après un court déchaînement, saura ne pas me causer de soucis. C'est au moment où je buvais un café au bar de Porto do Barquero qu'une violente pluie s'est abattue sur la terrasse (heureusement couverte) provoquant un bruit invraisemblable.  

Lors de mon parcours en falaise, il y aura alternance de nuages très noirs et de grand soleil et quelques gouttes éparses. Un bon résumé de la Galice ! 

Après un parcours sur petite route sans fréquentation, j'emprunte vers des hauteurs un chemin forestier dûment balisé. A l'endroit où la route fait un virage en épingle à cheveux, le chemin normalement la quitte et continue son ascension pour redescendre ensuite vers la cote et la "Praia de Area Grande". "Nada de nada" ! Pas la moindre trace de sentier, ni même d'ébauche. Des fougères de grande hauteur et rien d'autre ! 

Que faire, quelle alternative ? La seule est de redescendre jusqu'à la route LU-682 qui va où je vais. Comme ce ne semble pas être mon jour, alors que je pose mon sac pour prendre mon chapeau de soleil, je mets mon appareil photo sur un petit muret. C'est, environ deux kilomètres plus loin que je m'aperçois de mon oubli. Marche arrière, bien évidemment et, ... il y est toujours. Rendu enfin à la route, un bistrot ouvert me déclare être fermé ! Il me donnera tout de même de l'eau ce qui n'atténuera que légèrement la mauvaise humeur qui m'a gagné. 

Je me fais donc ce bord de route fréquentée par des norias de camions sur 7/8 kilomètres (avec quelques rares évitements). 

Comme tout ne pouvait être totalement négatif j'ai une jolie petite chambre dans un tout petit hôtel pour seulement 30 euros. Le bar voisin ne connaît pas le "media-litro" alors ... deux fois 33 cl. C'est trop mais il ne faut en aucun être déshydraté après toutes ces émotions. Une courte visite de la ville et de sa plage me révèle que pratiquement tout est fermé. Un restaurant annonce une ouverture à 21h. Mais ouvrira-t-il ? 

La petite épicerie, miraculeusement ouverte sous ma fenêtre, me fournira ce qu'il faut pour me faire un petit repas dans ma chambre. 

Je relève sur ma tablette que j'ai parcouru 23 kilomètres avec mon sac à dos complet. 

"ET MON DOS VA BIEN" (ceci malgré les nombreuses contrariétés évoquées plus haut). 

Je fais ensuite un petit bout de chemin en devisant avec un couple d'Espagnols, sur une petite route sans circulation. L'occasion de voir de belles et grandes maisons couvertes d'ardoises. 

La belle et grande plage où ils se rendent, n'hésitant pas à marcher plusieurs kilomètres pour l'atteindre, est encore déserte en cette fin de matinée. 

Ce va être le dernier point digne d'une photo de la journée ! 

Au fil du parcours, nous avons, au travers de la végéta-tion, de belles échappées vers le large. 

Et parfois, une petite crique sableuse. 

La porte ancienne qui donne accès aux petites ruelles de la vieille ville (difficile à bien photographier). 

La plage de la ville déserte et pas trop bien entretenue. 

Nous sommes à marée basse (j'ai le sentiment de n'avoir jamais vu de marée haute !). Un monument et quelques rochers couverts de végétation émergent du sable. 

Aujourd'hui, je fais ma première étape avec un sac à dos complet. 

A l'accueil, on m'avait dit que le fait de réserver avec "Booking" m'obligeait à payer les trois nuits prévues alors que je n'en utilisais que deux. Bonne surprise, la jeune femme présente à l'accueil (c'était elle à mon arrivée) "arrange le coup" et je ne paye que deux nuits. En plus, elle va m'aider à enfiler ma cape alors qu'une énorme averse se déclenche. 

Comme à l'accoutumée, la pluie cesse après 200 mètres et j'atteins la gare routière d'où part le bus pour Viveiro, couvert d'une cape sous un grand soleil ! 

A partir de maintenant, j'ai ma maison sur le dos. Je pars d'un point et je vais à un autre. Adieu au bus et au train dès mon arrivée à Viveiro. Mais, mon dos tiendra-t-il ? 

L'hôtel "Palacio de Cristal" mérite quelques commen-taires élogieux. 

De magnifiques chambres pour un prix très compétitif (34 euros petit-déjeuner inclus) et un restaurant servant principalement d'excellents produits de la mer. Les prix y sont un peu plus conséquents et ainsi compense-t-il le faible prix des chambres. L'établissement à une boutique de vente sur le port et le patron "traîne" dans le restaurant goûtant un peu à tout. Pas sûr que le personnel apprécie sa présence constante ! 

Aujourd'hui, je fais ma première entorse à la règle "pas un centimètre ne doit manquer à un parcours au long cours". Je l'ai annoncé précédemment et .. c'est fait ! 

Je prends donc mon bus à 10h00 à Burela et me rends à Xove. Le chemin officiel lui, après San-Cibrao continu en suivant la côte et c'est 27 kilomètres jusqu'à Viveiro (sans passer à Xove). C'est trop pour mon dos convalescent. Le temps est plus que maussade (une sorte de crachin ne nécessitant toutefois pas la cape). Alors, non content de ne pas suivre l'itinéraire, je supprime la partie entre San-Cibrao et Xove. Je vais faire 5/6 kilomètres d'un bord de route pas trop fréquenté puis un parcours, plutôt agréable dans les installations portuaires de Celeiro et Viveiro. 

Si tout cela n'est pas clair, regardez (ou pas !) les relevés "Terrain" d'hier et d'aujourd'hui. 

Seulement 10 kilomètres mais demain, c'est sac complet sur le dos et une vraie étape.  

Retour à l'hôtel tôt dans l'après-midi. 

prévus 

La voie du train "FEVE", le plus souvent au bord de l'eau, est toujours omniprésente, même si parfois les trains prévus qui devraient l'emprunter oublient de passer ! 

Vous avez sous les yeux les cinq seules photos que j'ai faites (en réalité six mais je garde la sixième pour la journée de demain où, ... je n'en ai fait aucune). Pourquoi ? Allez savoir ? 

En attendant mon bus à San-Cibrao, je converse avec une vieille dame qui parle un français parfait. 

De retour à Burela, je me cherche une terrasse pour mon "Media litro". C'est la fête et pas la moindre place en terrasse. Mon "Media litro" deviendra un ridicule 30 cl à mon hôtel. 

Nous sommes dimanche. Un petit bus part de Ribadeo à 10h00 en direction de Burela (voir sur la page précédente mes aventures de la veille liées aux défaillances du train ). J'ai réservé à l'hôtel "Palacio de Cristal" où j'arrive vers midi. Je peux y laisser la majeure partie de mes affaires car je n'aurai ma chambre qu'à partir 14h30. Je vais donc réaliser mon étape jusqu'à San-Cibrao avec un sac léger. 

A la sortie de Burela, une fresque glauque, sur un mur  qui ne l'est pas moins. Ensuite, le parcours vers San-Cibrao est dallé (sur 2/3 kilomètres seulement) jusqu'à la première (et dernière) plage située au-delà de Burela. Ensuite, on marche sur des chemins naturels (les dalles, bof !) et jamais très loin de la mer. 

Nouvelle réservation pour trois jours, à Burela, dans un hôtel dont je vais, ultérieurement, vous parler plus longuement. 

En cherchant, on trouve. Il existe une ligne de bus publique exploitée par une petite société. Ce sont des bus d'une vingtaine de places qui desservent le parcours Ribadeo-Viveiro. En semaine, c'est un bus toutes les deux heures mais les samedi-dimanche, ce n'est seulement que deux bus dans la journée. 

Il va y avoir quelques modifications de parcours par rapport au tracé officiel du "Camino Natural de la Ruta Cantabrica". Mes problèmes de dos survenus en avril au Portugal et qui m'avait conduit à rentrer plus tôt que prévu m'ont amené pour cette sortie, en quelque sorte d'essai, à consentir des modifications d'étape, voire des neutralisations de courts tronçons (voir les explications de cette nouvelle "Philosophie" dans la présentation générale de mon parcours"Lisbonne-Tarifa-Tanger"). 

Burela à Ortigueira 

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