LES MARCHES DE "COURTE DUREE" 

(de 2 à 7 jours) 

ARAGON 2017 

Jaca à Biescas 

Et commence la galère pour trouver la maison de Soledad ! 

J'ai repéré sur ma tablette la calle Florida où se situe mon hébergement. Le nom de la rue ne figure nulle part mais je sais y être grâce à ma tablette. Les maisons, à part une ou deux, ne portent aucun numéro. 

Pendant presque une heure, je vais me débattre pour trouver le numéro 39. Je vais jusqu'à la sortie de la ville où ce n'est d'ailleurs plus la calle Florida. Je sonne à plusieurs maisons. Personne ne connaît Soledad ni le numéro 39 et je suis assez gêné de déranger les gens à l'heure de la sieste. Je suis à deux doigts de renoncer et d'aller me prendre une chambre à l'hôtel. Une dernière tentative et je tombe sur un propriétaire qui connaît son numéro. C'est le 37 ! Hourra, j'y suis ! 

Je trouve donc enfin Soledad à la maison suivante. Accueil chaleureux mais elle ne semble pas perturbée le moins du monde par mes avanies. Je dispose d'une grande chambre avec un lit double et je partage la cuisine et de la salle d'eau. Le store qui occulte la chambre est cassé et pour aller sur le balcon, il faut se mettre à "quatre pattes". L'ensemble est simple et propre. Et l'époux de Soledad qui regardait la télé depuis son lit vient me saluer. 

Un peu agacé par ces aléas mais encore dans de bonnes dispositions avec cette dame d'une grande amabilité, j'apprends qu'il n'y a pas d'internet sans que l'on me parle de panne ou de dérangement. Il n'y a pas, point à la ligne ! 

Aujourd'hui c'est l'anniversaire d'une de mes filles et j'ai fait une belle photo avec ma tablette pour accompagner mon message. Je peux facilement me passer d'internet mais dire sur son annonce qu'on en dispose alors que c'est faux, je n'apprécie pas. 

De retour chez moi, après m'être torturé les méninges pour savoir l'appréciation que je devais porter, j'ai souligné la grande gentillesse des hôtes, indiqué la bonne qualité de l'hébergement mais souligné l'extrême difficulté d'y accéder et la tromperie que constitue l'absence d'internet. 

Je fais un pique-nique léger auprès d'une fontaine à Oros Alto (vu l'heure je compte prendre un menu del dia à Biescas avant de rejoindre mon hébergement "Airbnb" chez Soledad). Je peux contempler cette petite église non répertoriée, côtoyer de petits champs parsemés de fleurs et arriver à Biscas où seule est répertoriée l'église paroissiale "San Salvador y San Pedro". Détruite durant la guerre civile seule l'abside est d'origine. 

Je me trouve un resto correct où j'ai "tinto y gaseosa" ! 

Aussi enthousiasmant que soit ce parcours à dominante architecturale, le plaisir de la marche dans la nature reste pour moi un objectif important. La conjonction des deux, c'est le bonheur ! 

Dès la sortie d'Olivan, le balisage m'envoie sur un sentier qui s'écarte progressivement de la route. Murs de pierres sèches, petite chapelle, tout y est ! Je profite pleinement de cette denrée qui sera rare lors de cette sortie même si les chemins d'exploitation agricole et les bords de routes secondaires délivrent aussi de magnifiques paysages. 

Et pour conclure ce magnifique parcours architectural, San-Martin de Olivan et Santa-Eulalia de Oros Bajo que je vous documente toujours à l'aide du même site. 

Et l'on poursuit par San-Juan de Busa qui devait être l'église d'un village maintenant disparu. Elle se trouve donc isolée dans les champs à un kilomètre de la précédente. Et à nouveau un lien comprenant deux pages qui viennent d'un site en castillan tout à fait extaordinaire qui traite des églises romanes de toute l'Espagne et même du sud-ouest de la France. Je vous en fournis le lien. 

A San-Pedro de Larrede l'église pré-romane est une merveille. Que vous proposer de mieux que le lien ci-dessous qui vous mène vers quatre pages (cliquer sur "adelante" en bas de page à droite) vous détaillant l'ensemble. Les textes sont en castillan mais la beauté des images est très révélatrice. 

J'entre maintenant dans une zone qui va me combler d'aise. Je suis dans la "comarca" du "Alto Gallego"(grand regroupement de communes comme savent le faire les Espagnols). Ici, il y a quantité de monuments préromans tous en parfait état (parfois restaurés). Je vais les découvrir au fil de mon parcours. 

Je traverse ensuite le puissant rio Gallego par ce pont suspendu (probablement accessible aux seuls véhicules légers) dont l'origine remonte à 1590. Nous voyons sa dernière version qui date de 2010. 

Il est difficile de vous en faire voir l'ampleur par cette seule photo aussi, profitez du lien ci-dessous pour le voir comme si vous étiez dessus. 

Vous pouvez manipuler l'image avec votre souris après l'avoir mise en plein écran avec les deux flèches ou profiter des boutons de manoeuvre avec les quatre points. 

Après une excellente nuit et un petit-déjeuner "Pantagruélique", je me dirige vers le petit village d'Aurin. J'y croise un troupeau de moutons conduit, devant par un 4X4 et derrière par un chien et un jeune berger avec qui j'échange quelques mots. 

Arrivé au gué, pas méchant du tout comme on peut le voir, et alors que je m'apprête à retirer mes chaussures survient le 4X4 conducteur de moutons qui a probablement mené à bien sa mission ! Je suis embarqué à l'arrière du véhicule avec le berger et le chien. Je traverse ainsi le rio sans me déchausser. Je dois insister pour que le chauffeur me laisse descendre et je vais comprendre rapidement pourquoi il voulait m'emmener plus loin. 

Comme le montre la photo ci-dessous la piste est constellée de flaques qui nécessitent pas mal de gymnastique pour les contourner, souvent en se confrontant à des épineux et cela sur deux kilomètres. 

Et c'est là, que je décide de donner un nom à ce chemin. Ce sera le chemin "Pierre Bellemare". Vous n'êtes pas obligés de rire et pour mes plus jeunes lecteurs pas obligés non plus de chercher qui était ce personnage. 

Je laisse à ma gauche le village de Senegüé. 

Après quelques ablutions, je pars à la recherche de mon menu del dia. Un petit resto m'en propose un à 10 euros avec tinto "y" gaseosa à volonté. Une dame âgée, la probable patronne, s'occupe de la cuisine. La jeune serveuse est particulièrement aimable et active et les plats sont corrects. 

Retour à l'hôtel pour la "siesta" et vers 18h00, alors que le soleil tape un peu moins fort, je pars en reconnaissance pour voir le chemin à emprunter demain matin. C'est une habitude qui permet de ne pas errer le matin dès le départ. Là, c'est particulièrement nécessaire car la carte montre une immense zone industielle qu'il convient de reconnaître pour la traverser au mieux et, le site VPPYR qui décrit le chemin parle d'une possible difficulté pour traverser le rio Aurin situé à quelques centaines de mètres. La zone industrielle se franchit facilement même si pour passer côté campagne il faut enjamber les deux fossés et les deux glissières qui encadrent la contournante de la ville. La rio Aurin est très paisible et un simple déchaussage pour le franchir fera l'affaire. 

La patronne de mon petit resto m'avait dit que je pouvais revenir le soir à l'heure qui me conviendrait. Je m'y rends. L'ambiance a changé du tout au tout. La serveuse est seule et elle est "tannée" par une sorte de loubard qui compte à répétition une liasse assez imposante de billets et se tripote les c.... tous les trois mètres lorsqu'il fait des allers-retours dans le bar. Lorsque la patronne arrive, la serveuse se dispute violemment avec elle dans la cuisine, prend ses affaires et s'en va. Son remplaçant arrivé sur ces entrefaites claque violemment toutes les portes et notre loubard est parti avec son demi en terrasse. Ambiance ! 

Toujours accompagné, sur ma gauche par le cordon rocheux surplombé de ses deux lignes électriques et sur ma droite par la jolie campagne de la "valle Estrecha", je vais traverser successivement trois petits villages. A Jarlata, je profite d'un petit aménagement de pique-nique près de l'église (photo ci-dessous). Il y a 12 habitants à Jarlata. 

Après avoir traversé Sasal, qui me semble un peu plus important, j'arrive à Sabinanigo Alto. Un monsieur âgé (peut-être pas plus que moi !), assis sur un muret à une cinquantaine de mètres, m'interpelle. Je fais un petit détour pour aller lui parler et je ne comprends pas trop ce qu'il me dit. Il parle vite (peut-être y-a-t'il un parler local aragonais ?). Nous tombons d'accord sur le fait qu'il fait chaud et que c'est bien que je sois presque arrivé ! 

Après un nouveau site de pique-nique où une fontaine me permet de me désaltérer, je traverse un court tunnel qui me fait basculer sur la grosse agglomération industrielle qu'est Sabinanigo. 

Mon chemin arrive sur la rue principale où se trouve mon hôtel. c'est un trois-étoiles retenu par "BookingCom". Un "vrai" trois étoiles avec une belle chambre climatisée et un personnel fort aimable. Tout ça pour 40 euros (plus 6 pour le petit-déjeuner). 

DIAPORAMA 

Je laisse à droite le hameau de Baros et j'attaque ce qui va être, un "tout route". La circulation y est très réduite et je m'engage dans ce qui s'appelle la "valle estrecha (étroite). Je vois partir à gauche la "valle larga" (large) qui se dirige vers Sabinanigo terme de notre étape. La séparation est constituée d'un cordon rocheux de faible hauteur surplombé sur toute sa longueur par deux lignes électriques et qui présente par endroits de curieuses formations géologiques. 

A ma droite la rivière et les cultures. A ma gauche, le cordon rocheux plutôt aride mais avec cependant quelques belles fleurs. 

Un diaporama va vous montrer tout cela. 

Aujourd'hui, l'étape est courte, à peine 18 kilomètres. Il est 6h30 et je n'ai plus sommeil. Je dispose d'ingrédients dans la cuisine pour me préparer un petit-déjeuner mais, il me vient une soudaine envie d'un "cafe solo grande con tostadas, tomate y aceite". Je sors donc discrètement afin de ne pas réveiller mon hôte et me dirige vers Jaca à la recherche du bistrot "ouvert" à cette heure et susceptible de me servir le petit-déjeuner de mes rêves. Un petit quart d'heure de recherches et je trouve l'établissement qui va réaliser mon souhait. 

De retour à mon hébergement, je constate que Patrizia est partie (elle travaille). Je ne peux donc lui dire au revoir. Cela se fera par internet et il est probable que je reviendrai dans cet hébergement (d'autres passages pyrénéens m'attendent et dans les étapes qui suivent je vais me découvrir d'autres motifs de retour). 

8h00 est largement passé quand je quitte l'immeuble où j'ai dormi. Une petite demi-heure plus tard, en me retournant j'aperçois Jaca. A ma droite, la "Pena de Oroel" qui domine la ville et, à ma gauche, une jolie campagne avec en fond les sommets vers lesquels je me dirige.