LES MARCHES DE "COURTE DUREE" 

(de 2 à 7 jours) 

Pas question de faire 4 kilomètres de bord de route pour retourner à Formigal puisque je n'ai pas trouvé le chemin. Alors ce va être une piste de l'autre côté de la route qui va me mener au col  de Canal Roya à 2 200 mètres d'altitude. D'une petite proéminence au-delà du col, j'ai un beau point de vue sur les sommets français. 

Et pour finir, un beau bouquet d'iris de montagne. 

Retour à la maison avec la satisfaction d'avoir réussi à franchir le col de Peyrelue malgré ce qui pourrait passer pour un complot ! 

Plusieurs heures, tant à l'aller qu'au retour, de train et de bus, pour absolument passer au col de Peyrelue et, trouver la borne qui l'officialise c'est le bonheur total (bien que le fait de monter entre deux éminences et d'ensuite redescendre soit le signe évident d'un passage de col, il n'en reste pas moins que c'est une satisfaction !). 

Mais ... la seconde photo nous montre le panneau indicateur de direction juché au-dessus de la désignation du lieu et la flèche indiquant Sallent de Gallego sera la seule et unique que je verrai. Mon intention première était de retourner à Formigal pour emprunter ce chemin mystérieux que je n'avais pas trouvé lors de ma première tentative. Il n'y a absolument aucun balisage. Je coupe une route empierrée qui à gauche monte dans la montagne et à droite, ... va au col du Pourtalet. Bon, rejoignons la route en empruntant des pentes pas trop rudes et en prenant garde de ne pas se "couler une bielle"* en se tordant une cheville dans les trous laissés par les sabots des vaches. 

J'aboutis finalement sur la grande route à 2 kilomètres du col du Pourtalet et 4 de Formigal. 

* Expression argotique imagée faisant référence à une panne mécanique devenue rare à présent. Ici le risque d'une entorse. 

Un beau sentier monte régulièrement en décrivant des lacets serrés. Un mini-dolmen fait un premier plan au sommet du pic du midi d'Ossau. Je poursuis par un vallon en faible pente ( le chemin en lacets nous a fait faire l'essentiel du dénivelé prévu). 

Et c'est l'arrivée au col occupé par un énorme troupeau de bovins. Je le contourne prudemment car les mères ont leurs petits près d'elle et il faut faire attention à leurs éventuelles réactions. 

Croire que j'allais renoncer à emprunter le col de Peyrelue aurait été une grave erreur. C'est pour cela que quelques jours plus tard, aimablement déposé au départ du chemin par le conducteur de la navette Laruns-Pourtalet, j'entre-prends l'ascension de ce col. 

La photo ci-dessous, si vous la cliquez, vous révèle les lacets du chemin partant de la route et allant au col de Peyrelue. Et son point de départ où j'aurais dû arriver ! 

Ma déception ravalée de ne pas être arrivé par ce probablement très beau chemin de montagne, je quitte peu après la route pour un bon chemin. 

Les pique-niqueurs sont légion. Il y a même des blocs d'escalade et le lac de retenue de Fabrèges est en basses-eaux. 

La descente en lacets de l'autre côté du barrage qui, au vu de la carte, m'inquiétait un peu est tout à fait correcte. L'est beaucoup moins la fin du parcours sur route étroite, avec circulation intense, pour rejoindre Gabas où je prends mon bus. 

Au col, côté espagnol, ce sont les innombrables "ventas" où, l'on vend, en principe moins cher, toutes sortes de produits alimentaires (mais pas seulement). Le fromage de Gabas (où je serai tout à l'heure) y est très vanté. 

Encore un petit coup de Pic du Midi que je ne connais pas sous cet angle avec à sa gauche le Pic de Peyreget accessible en randonnée (le pic lui, relève de l'alpinisme). 

Encore quatre kilomètres de bord de route avec un bas-côté largement moins spacieux que du côté espagnol. La circulation est maintenant assez intense. Bouffer 5 litres d'essence pour payer, peut-être, moins cher le fromage de Gabas, ça motive ! Soyons justes, il y a aussi des randonneurs à la journée. 

Le large bas-côté me décharge de tous soucis par rapport à la circulation et me laisse tout loisir de contempler mon environnement. Mais, qu'est-ce donc que cette montagne pointue qui dépasse au fond ? Mais; ... c'est bien sûr, le Pic du Midi d'Ossau, le sommet emblématique qui clôt la vallée du même nom. 

A quelques dizaines de mètres de la route, certes. Mais que d'aise pour prendre son petit-déjeuner sur ce parking que l'on imagine plein en hiver. 

Après, on le devine, un copieux petit-déjeuner à mon quatre étoiles, je m'engage sur la route du Pourtalet que, selon la carte espagnole, longe le GR11. C'est lui que je dois normalement suivre et, peu après qu'il parte à gauche trouver le chemin me menant au col de Peyruele (Puerto Viejo). Aucune trace de GR11 et les alpages sont clos. Un retour en arrière d'un bon kilomètre pour vérifier, des questions aux randonneurs venus en voiture et qui s'équipent pour partir vers les montagnes que l'on voit, rien n'y fera. Bon, alors je continue la route (six kilomètres) et passe par le Pourtalet. 

Encore une sortie ratée ! J'aurais probablement dû chercher dans Formigal le chemin menant à ce col. 

Je reviendrai ! 

Et me voici à Formigal (pas de photos !). 

C'est une station de sports d'hiver qui, à coups de promotions, réussit tout de même à attirer quelques vacanciers. C'est sinistre au possible. La moitié des hôtels et des commerces sont fermés. Je suis à l'hôtel "Villa de Sallent" un 3/4 étoiles gigantesque que j'ai trouvé sur "Booking Com" pour 61 euros (desayuno incluido). A l'accueil on parle français et dès le départ on me signale que l'on m'attribue une chambre dans le "4 étoiles" au lieu du "3 étoiles" où j'étais prévu. A moi on ne me la fait pas ! La fréquentation des deux hôtels étant très faible, il est plus rationnel, pour des questions d'effectifs, de mettre tout le monde dans le "4 étoiles" en ayant l'air en plus de faire un cadeau. Mon interlocuteur en convient.  

On évoque un peu les chemins de Compostelle. Lui, l'a fait trois fois : à pied, à vélo et à cheval. Bon, on n'est pas obligé de le croire mais s'il se fait plaisir en le disant pourquoi pas. 

Chambre immense pleine de tentures, lit aussi large que long, enfin bon tout ce dont on n'a pas vraiment besoin est là. 

Bonne nuit tout de même, on s'en serait douté ! 

Sallient de Gallego est bruissant d'activités. Les bords de la petite route que j'emprunte pour m'y rendre sont tapissés de tentes. Il y a un grand podium à l'entrée de la ville où va probablement se dérouler, ce soir, le spectacle. Les bars sont bondés et une joyeuse atmosphère y règne. C'est pas trop mon truc et il y a des chances que si j'avais trouvé ici un hébergement à ma convenance, j'aurais peut-être eu quelques difficultés à bien dormir. 

Une grande gaseosa avant de repartir vers Formigal et c'est en coupant un lacet de route par un escalier que je tombe sur mon premier vrai marcheur au long cours (ce sera le seul). Son sac l'identifie bien comme tel. Il est hollandais, a 62 ans et fait le GR11 espagnol (aussi appelé "La Senda"). Il est parti de l'Atlantique et va aller jusqu'à la Méditerranée en une seule fois. Nos échanges se font mi-espagnol/mi-français. Après que je lui ai annoncé mon âge, il me dit qu'il voudrait bien être comme moi quand il aura mon âge. J'ai envie de lui dire qu'à l'âge que j'ai, je voudrais bien avoir le sien ! Bon, je ne suis pas le seul "zombie" dans le secteur ! 

La carte espagnole de ma tablette indique bien le GR11 que je dois suivre pour rejoindre Formigal. Je trouve facilement son départ. C'est un beau chemin dans la nature où, dès que l'on a pris un peu de hauteur, on peut admirer le paysage qui entoure  l'embalse de Lanuza. De beaux chardons aux couleurs vives parsèment le chemin. 

Maintenant la route est totalement envahie par les voitures qui stationnent. On est samedi et, en plus, à Sallent de Gallego que l'on aperçoit au-dessus des toits des voitures il y a deux rassemblements festifs. 

Tout en haut à gauche , C'est Formigal le terme de mon étape. 

Hoz de Jaca est un village touristique sur une proéminence qui domine l'embalse. C'est un village reconstruit comme beaucoup d'autres (les anciens sont sous l'eau !). Un bistrot me permet de me désaltérer. 

Une longue descente sur la petite route toujours très peu fréquentée me conduit au débouché de ce torrent surplombé d'une falaise. Mon chemin c'est à droite vers Panticosa mais j'ai décidé de ne pas y aller car l'étape est déjà fort longue. C'est une station thermale et ... de sports d'hiver. Généralement ce type de lieu manque d'authenticité. 

Je me suis trouvé un autre plan qui me fait traverser Pueyo de Jaca et rejoindre la route importante qui amène les touristes à Panticosa. Sur un kilomètre les voitures sont pare-chocs contre pare-chocs et heureusement, je décroche à droite sur une piste empierrée qui, en quelques lacets relativement à l'ombre puis un beau parcours entre les proéminences qui dominent le lac va me monter au niveau de l'embalse de Lanuza.  

A Lanuza, qui a échappé à la reconstruction, l'église est du19 ème ... bof ! 

La route monte ensuite fortement pour atteindre Hoz de Jaca. Peu avant l'entrée du village le panneau indique le chemin par lequel j'aurais dû arriver. Il semble bien paisible mais ... allez savoir plus loin ! 

Au village de Bubal, je quitte la grande route pour une petite quasiment dénuée de toute circulation. Je traverse un court tunnel éclairé sans danger et "j'en vois le bout"*, rare privilège !  

Je franchis le barrage qui crée ce plan d'eau (embalse de Bubal). La vue est fort belle même si les bords soumis aux variations du niveau de l'eau sont un peu boueux. 

* C’est Jacques Chirac, dans les années 70, alors qu’il était Premier ministre, qui a popularisé en France l’expression « voir le bout du tunnel », alors qu’il promettait pour les finances publiques une embellie qui n’est jamais venue ! 

Ici, le rio Gallego se faufile dans une étroite gorge et est surplombé par une fortification et l'ermita Santa Elena. 

Ici, c'était prévu, je continue par la route car le parcours par le chemin est décrit comme difficile : "sentier montagnard avec montées, descentes raides .. On longera même une petite crête dominant une faille minière" et "prendre tout de suite à G un sentier accidenté et exposé (2 câbles de sécurité), prolongé après une faille de carrière". 

Ceux qui me connaissent ne seront pas surpris que j'aie choisi la route ! 

Alors, à nouveau quatre kilomètres au bord de la route où la circulation commence à un peu se densifier. 

Hier en fin d'après-midi, comme à l'accoutumée, j'étais allé voir le point de départ de ce jour. Le tracé décrit par écrit sur VPPYR que j'avais reporté sur la carte espagnole me donnait un point précis sur la contournante de Biescas. Arrivé sur les lieux, pas la moindre trace. Alors ... l'étape, malgré quelques aménagements de ma part, est longue, ce sera donc un bord de route principale avec bande d'arrêt de 1,50 mètre. Les quatre kilomètres, à la fraîche, sont vite parcourus. 

ARAGON 2017 

Biescas à Gabas