Me voici rendu pour la 4ème fois à Oviedo (Chemin Primitif, Chemin du Nord par deux fois et Camino del Salvador). Il y en aura une 5ème l'année prochaine lors de mon parcours "montagne". Moi je reprends mon Chemin du Nord interrompu en ce lieu par un malencontreux abcès dentaire.
Alors que je rédige ce texte en ce mois d'octobre 2016, la seconde partie du Chemin du Nord est faite et en ligne. Le Chemin Primitif parcouru en 2011 l'est aussi. Donc, si vous voulez continuer, utilisez les liens ci-dessous.
En plus d'être sur le "Camino del Salvador", nous sommes également sur le "GR 100 - Ruta Via de la Plata" qui est balisé 'blanc-rouge". Je l'ai rencontré sur mon parcours asturien déjà plusieurs fois et j'aurai l'occasion de le suivre encore de plus près lors de mon chemin de 2016.
Une belle piste pout finir sur Oviedo et l'incontournable "horreos" asturien.
Jusqu'à Mieres del Camino, durant 14 kilomètres, ce va être, bord d'autoroute, zônes industrielles ou commerciales, parcours de santé au milieu des gaz des voitures ... . Cependant, nous ne sommes jamais sur des routes circulantes et, le long cours c'est cela ! La découverte d'un pays passe aussi par le cheminement dans la périphérie des villes.
Dès après Mieres, on part dans la montagne pour une vingtaine de kilomètres avec quantité de dénivelés (regardez le profil !). Nous sommes sur des petites routes peu circulantes, des chemins d'exploitation et même des sentiers parfois sommairement dégagés.
Et c'est l'arrivée à La Pola de Lena par de petites routes tranquilles si ce n'est le bruit de l'autoroute jamais très loin.
A midi, je déjeune dans un restaurant où figure cette affiche humoristique. Je vous en livre la traduction approximative.
Je me retrouve avec le couple d'Espagnols à l'albergue qui est très grande et confortable. Nous irons diner ensemble le soir et ils me conseilleront dans le choix de spécialités Asturiennes.
LES DROITS DU VERRE DE VIN
Un verre de vin coûte ce qu'il coûte dans cet établissement
et tu croiras qu'il te donne le droit à :
- prendre deux cure-dents.
- jeter trois ou quatre serviettes
- lire le journal
- regarder la télé
- occuper une table
- aller aux toilettes
- utiliser le papier hygiénique et l'eau
- te laver les mains avec le savon et utiliser le séchoir
- jouer aux cartes
- protester parce que l'on ne te laisse pas fumer
- crier durant les parties de foot-ball
ET A ME DIRE QUE JE GAGNE BEAUCOUP D'ARGENT
Excellent petit-déjeuner servi par Marisa puis descente sur une quinzaine de kilomètres en suivant la route jusqu'à Campomanes. Ce n'est pas vraiment passionnant car la vallée se resserre et la vue, au fond, est limitée. A Campomanes, la N-630 rejoint la AP 66 "(autopista) et nous allons maintenant circuler sur des pistes ou sur des routes secondaires mais toujours très proche de l'autopista à la circulation intense. Un petit répit cependant pour aller visiter l'iglesia de Santa Cristina de Lena. Il faut grimper (et redescendre) mais cela en vaut la peine. Nous sommes en présence d'une église préromane du 9ème siècle particulièrement émouvante sur son tertre (à vous dégouter à tout jamais des immenses et lugubres cathédrales gothiques !). Le lien ci-dessous vous la donne à voir sous tous ses aspects. Et tout de même deux des miennes ...
Alors que la route entame une descente en lacets signalée à 17%, je reçois en pleine face le paysage époustouflant des montagnes des Asturies. Les rares camions font hurler leurs moteurs tant pour monter que pour se freiner à la descente. Moi, pourtant mauvais en descente, ça va bien sur mon bas côté !
Deux ou trois kilomètres me suffiront pour atteindre le village de Pajarès où je dors à l'Albergue tenue par Marisa une hospitalière d'une grande jovialité qui déploie toute son énergie pour nous accueillir au mieux. La cuisine, c'est sa cuisine et elle nous la fait merveilleusement. Très bon séjour en compagnie du couple d'Espagnols qui est passé par la montagne.
Mon parcours ensuite ne sera plus qu'un bord de route en marchant sur la bande d'arrêt gauche fort large et en bénéficiant d'une circulation très réduite. Il ne faut pas perdre de vue non plus que le fait de suivre une route n'empêche pas de voir le paysage ! Je vois passer des trains, découvre la Colegiata de Santa Maria de Arbas et, au col de Pajares, je rentre dans les Asturies.
A Villamanin de la Tercia, c'est jour de marché et l'on y vend des poivrons énormes. Je rejoins maintenant la vraie N-630 et peu après le village de Villanueva de la Tercia arrive ce que je craignais depuis un certain temps ... un tunnel. Peu de circulation mais tout de même des camions de temps à autre alors, il me faut emprunter l'ancienne route (une vraie !) qui desservait les thermes de Villanueva aujourd'hui en ruines. Les photos parlent ! D'une route envahie par la végétation à une sorte d'étroit sentier envahit par l'eau, je finis par déboucher de l'autre côté du tunnel. Ouf !
Je quitte Buiza très tôt. Le couple d'Espagnols avec qui j'ai sympathisé vont eux, passer par la montagne. J'ai pensé un moment faire le parcours avec eux mais en réfléchissant aux difficultés de plus en plus importantes que j'ai dans les descentes, j'ai préféré y renoncer, craignant de les retarder.
La veille, lors de ma reconnaissance, j'avais vu le passage du "parcours montagne" dans les rochers (photo ci-dessous). Moi aussi, je suis "montagne" mais seulement pour quelques kilomètres afin de rejoindre la vallée où passe la N-630. Le trajet passe au col de Villasimpliz où je suis accueilli par un brouillard assez épais. Le chemin de descente dans les arbres et les pâturages est parcouru par de nombreuses traces de tracteurs et d'animaux. Je suis content d'utiliser ma tablette et son GPS pour retrouver le chemin de terre menant au village de Villasimpliz.
Bloqué un bref instant par le passage d'un train, je suis rapidement, encore quelque temps dans le brouillard, sur "l'ancienne" (et pourtant très belle) N-630 totalement abandonnée. Elle va me mener jusqu'à Villamanin de la Tercia en parcourant des gorges dont je devine la beauté malgré le brouillard.
NOTE IMPORTANTE : Afin de limiter la longueur des pages, je réduis, de temps à autre, la taille de certaines photos. Sachez cependant que vous pouvez les voir en beaucoup plus grand simplement en cliquant dessus.
Très rapidement le parcours devient plus rocheux et il y a même un loup (en contreplaqué peint !) qui surveille la route !
Buiza, charmant petit village de moins de 100 habitants m'accueille dans son ancienne école devenue albergue. Les anglais rencontrés hier poursuivent plus loin par la montagne et un couple d'Espagnols viendra me rejoindre plus tard.
Après une petite reconnaissance sur mon parcours de demain, je confectionne mon repas avec les ingrédients achetés à La Pola de Gordon.
La Pola de Gordon est aussi une petite ville où l'activité industrielle semble importante. Le village à l'écart de ces activités est plutôt sympathique. J'y fais mes courses en prévision de l'absence de commerces lors des deux jours qui vont suivre.
Je ne peux éviter la traversée des installations industrielles mais très rapidement, je quitte la N-630 pour prendre une route provinciale où, avant de côtoyer la petite église de Beberino, je peux voir une paire de hérons dans un champ.
Peu après mon départ de La Robla, je passe à l'Ermita del Buen Suceso. Un monument au bord de la N-630 de bonne facture dont vous allez pouvoir voir les photos grâce au lien ci-dessous (les miennes, avec de violents contrastes "ombre et soleil", ne sont pas exploitables).
Le parcours jamais très loin de la N-630 cotoie par de jolis chemins le rio Bernesga. On passe sous le spectaculaire viaduc de la future ligne A.V.E (Alta Velocidad Espanola) qui ira de Leon à Oviedo et Gijon. Bien avancée en certains endroits (les viaducs et tunnels semblent terminés) la réalisation du tunnel de 25 kilomètres sous la cordilière présente d'importantes difficultés.
La Robla est une assez grosse agglomération industrielle. On y trouve notamment une centrale thermique qui fonctionne au charbon. L'Albergue est de qualité et j'y passerai une excellente nuit en compagnie d'un groupe de trois Anglais. Je trouve un restaurant correct pour mon repas du soir. Rien de particulier à dire sur cette petite ville avec sa rue principale et ses commerces classiques.
La sortie de Leon ne me laissera pas un souvenir ému (comme pratiquement toutes les sorties de grandes villes espagnoles) !
Nous traversons de nombreux lotissements par une petite route tranquille parallèle à la N-630. En certains endroits la voirie est faite (chaussées, trottoirs) mais rien ne s'est construit. La crise immobilière espagnole est passée par là.
C'est à Carbajal de la Legua que l'on quitte le bitume pour emprunter des chemins d'exploitation et en quelques endroits des sentiers.
A Cabanillas, après avoir parcouru 18 kilomètres, je profite d'un banc pour pique-niquer sur la jolie petite place aménagée où le "Pèlerin" est à l'honneur. Il y a aussi une albergue pour ceux qui voudrait faire une courte étape.
Face aux efforts déployés pour le "Pèlerin" par ce petit village, je me sens obligé de vous présenter la totalité des photos prises en ce lieu. D'ailleurs, il n'y en aura pas d'autres jusqu'à La Robla !
C'est alors que je comptais revenir en Espagne pour finir mon "Chemin du Nord", interrompu à Oviedo par un malencontreux abcès dentaire que j'ai pris la décision de faire précéder ce second tronçon par le "Camino del Salvador".
La lecture de tout ce que j'ai pu trouver sur ce chemin m'a conduit à le faire en négligeant les parties les plus abruptes et isolées du parcours se situant dans la traversée de la cordillière Cantabrique. C'est donc le parcours initial, encore repéré sur les cartes espagnoles, et empruntant le plus souvent la N-630 (largement désertée par les véhicules depuis la création d'une autoroute) que j'ai choisi de prendre.
Par la suite, pas trop satisfait de m'être "dégonflé", j'ai donc projeté de le faire (en 2016) en compagnie Nicole , dès après la fin de notre "Chemin de Madrid". Comme dit dans la présentation de nouveaux aléas m'ont conduit, finalement, à faire la partie montagne seul !
Et c'est par une marque discrète, au sol et à la peinture jaune, que démarre, à l'angle du magnifique Convento de San Marcos à Leon, notre "Camino del Salvador".
Tracés des différentes étapes constituant cette page
(La cartographie OTM la plus détaillée a été choisie)