Et ce sera l'arrivée à Saint-Jean-Pied-de-Port dont je vous parle dans la page précédente.
Deux petits incidents (mineurs) lors du repas du soir dans le gîte peuplé exclusivement de pèlerins partant vers Compostelle. Nous nous installons à une table sans tenir compte que les petits groupes déjà constitués ne veulent absolument pas être séparés ! Leur dire que le chemin de Compostelle est "un chemin de rencontre" ne les font pas démordre de leur farouche envie d'être "groupir" !
Après nous être mis là où il restait de la place (nous, on marche ensemble toute la journée alors on s'en fout si on dîne séparé de quelques mètres !) nous participons à la conversation. Un monsieur (un "pro" car il vient du Puy) explique que demain, il va seulement aller au gîte de Honto situé à une dizaine de kilomètres de Saint-Jean-Pied-de-Port afin de joindre Roncevaux en deux étapes (précaution légitime si l'on craint d'affronter d'une seule traite les 1500 mètres de dénivelé de l'étape d'un seul tenant). C'est là que je crois utile de lui dire, pensant que mon second degré serait perçu : "eh bien, à cette cadence là vous n'êtes pas rendu à Saint-Jacques". Colère homérique du monsieur rouge de colère qui me dit : "sachez monsieur que j'ai déjà fait une étape de 37 kilomètres" ! Que répondre à celà sinon, toujours second degré non perçu : "excusez moi, vous êtes vraiment très fort" !
Un pique-nique lors d'une éclaircie et nos amies les bêtes profitant de la "verdure".
A Bidaray nous sommes hébergé dans le gîte de la paroisse. Le prêtre, qui s'en occupe activement, nous conseillera vivement le lendemain de ne pas emprunter les crêtes d'Iparla à cause du danger que présente le fort vent qui souffle en altitude (la circulation sur les dites crêtes "demandant de l'attention" suivant la formule consacrée !). La photo du lien devrait vous convaincre que c'était une solution de sagesse.
Par de petites routes tranquilles nous gagnerons Saint-Etienne-de-Baïgorry où nous retrouverons deux randonneurs qui étaient avec nous à Bidaray. Ils n'avaient pas tenu compte des conseils du prêtre et avaient emprunté la crête. Ils auront eu la trouille de leur vie à cause d'un vent d'une violence impossible à imaginer lorsque l'on est en bas. Ils réussiront à mi-chemin à trouver un moyen de redescendre. Une brève accalmie nous permettra de visiter la cave coopérative des vins d'Irouléguy et d'en acheter une bouteille pour notre repas du soir (ne jamais négliger le soutien à la viticulture locale même si on se demande comment du raisin peut mûrir ici !)
Un "champ" de stèle discoïdales, Maman cheval et son fiston et, on rentre dans un autre monde où, ... il est prudent de ne pas se perdre de vue !
Quelques discrètes taches de bleu dans le ciel au moment de notre départ d'Ainhoa mais, ... cela ne durera pas !
A Sare que nous traversons, l'architecture des maisons est typiquement basque et les stèles discoïdales y sont très présentes. Le lien vous permet d'en voir une "belle brochette" !
Nous croisons le petit train qui monte à "La Rhune" (belvédère qui domine du haut de ses 900 mètres le Pays basque)
Le matin du second jour, le soleil se montre sous un ciel plus que "plombé". Cela n'entame pas la bonne humeur de Nicole et Yvette. Les panneaux directionnels sont de bons supports pour égoutter les capes.
La brève présence d'un coin de ciel bleu derrière une "volée" de panneaux nous permet de pousser l'audace jusqu'à retirer nos capes !
La veille du départ je finis d'étudier le parcours. J'ai vent (et pluie !) de la météo des jours à venir.
Je suis très contrarié !
La pluie finie par s'arrêter et sous un ciel plombé nous parcourons les vallonnements du Pays Basque parmi les fleurs et les chevaux en liberté.
Mon inquiétude était justifiée. De notre départ de la gare d'Hendaye à cette tribune couverte providentielle d'une aire de pelote basque, il n'aura cessé de pleuvoir.
J'ai fait le parcours en suivant le GR 10 de Hendaye vers Saint-Jean-Pied-de-Port, dans le cadre d'une sortie entre amis (Nicole en était). Le but initial étant, en plusieurs années et par tronçons, de parcourir la totalité du GR 10.
La météo en ce mois de juin 2010 aura été abominable tant et si bien que l'appareil photo est souvent resté dans le sac. Donc, si ce n'était Nicole qui a tout de même fait une soixantaine de photos (moi, même pas dix !) j'aurais peu de choses à vous montrer sur ce tronçon probablement très joli par un temps normal.
Le parcours va vous être décrit dans le sens "Atlantique-Méditerranée" car la "gymnastique mentale" pour retourner la description du parcours ne m'inspire guère !
C'est donc sous des trombes d'eau que le groupe a quitté la gare d'Hendaye peu soucieux à l'époque d'une quelconque symbolique qui aurait consisté à partir de la plage. Quelques années aupararavant lors d'un retour d'Espagne, en attendant le train de nuit pour Paris, Nicole et moi étions allés nous promener sur la dite plage. Donc, "De la Méditerranée à l'Atlantique", c'est bien vrai !
Hendaye à Saint-Jean Pied de Port
LE CHEMIN DE PIEMONT
(De la Méditerranée à l'Atlantique )
(GR 78)