Nous arrivons à El Toboso, le village de "la Dulcinée" de Don Quichotte. Chez les sœurs, avant d'avoir pu parler de notre recommendation (Vicente) nous nous faisons "jeter" fermement. Bon, .. on va à l'hôtel !
Visite de ce joli village qui bien sûr jouit d'une grande notoriété.
L'apéritif, nous le prenons, quand c'est possible, au "hogar de los ancianos" (le foyer des anciens)? Ce n'est pas cher, c'est calme (pas de poivrots vociférants) et très détendant de voir les anciens "taper" religieusement le carton.
Un départ très matinal, puisque nous nous faisons le petit-déjeuner dans la chambre. Nous claquons la porte de l’hôtel lorsque tout dort encore. A 6h du matin les tracteurs sont déjà en action dans les vignes. Après quelques kilomètres de bitume, nous arrivons à l’ermita Nuestra senora de Manjavacas qui est en fait un énorme édifice récent et en très bon état. Il s'agit peut-être d'un ancien couvent avec une église et des bâtiments annexes. Ils sont gardés par une dame qui nous ouvre l’église (internet nous dit que chaque année il y a une procession mais que c'est aussi une association agricole ? A vrai dire on s'en fout un peu !). Nous reprenons à nouveau la "ruta del Quijote" sur un très beau chemin qui se faufile en courbes, contre courbes montantes et descendantes. Vignobles et buttes se succèdent. De petites maisons blanches disséminées abritent des groupes électrogènes pour l’arrosage (de la vigne !). Les collines sont tapissées de fleurs violettes. Rose Vicente descend de son tracteur pour tailler "une petite bavette avec nous". Il nous dit de se recommander de lui auprès de la mère supérieure du couvent de El Toboso.
Belle étape aujourd'hui en direction de Las Mesas. Le chemin est très beau. On rencontre, à l'occasion de petits bâtiments destinés probablement à l'exploitation de la vigne ici omniprésente. Et, c'est plutôt rare depuis quelque temps, la traversée d'une pinède sur trois kilomètres.
Las Mesas, petit village plaisant de 2 500 habitants, annonce la couleur quant à son activité principale. Un premier moulin, purement décoratif comme le seront les autres que nous aurons l'occasion de vous montrer.
Bon hôtel, bon lit et bonne nuit. En clair, "tout bien".
Au départ, le temps est couvert, brumeux, frais et l’étape qui doit nous conduire à El Provencio est plus longue que ne l'indique notre topo (voir jour précédent). Nous franchissons une autoroute en construction et, nous nous questionnons sur l’itinéraire… C’est un tout chemin à travers les champs, la vigne, le blé, l’oignon et l’ail, et même quelques arbres hauts. Nous rencontrons des lapins et des perdrix. Nous contournons une station expérimentale de panneaux solaires, bien close, et nous perdons les marques. Un peu plus loin, un ouvrier agricole perché sur son tracteur nous rejoint pour nous prévenir que le chemin est plus bas. Nous décidons de finir l’étape par 2 kilomètres sur la route pour ne pas louper notre hôtel qui se trouve à l’entrée de la ville. C’est un 24h sur 24, donc aucun problème pour le départ de demain. Après la sieste, visite de la ville. L'église est fermée. Nous rencontrons des jeunes qui nous ont repérés comme "pèlerin" (pas trop difficile !). Ils nous demandent si nous acceptons une interview pour une télé locale. Robert s’en tire très bien, c'est Nicole qui le dit ! Nous croisons un employé municipal qui nous apprend qu’il y avait un hébergement pèlerin en ville ! El Provencio, encore un village où "ya rien" (des gens tout de même !) et où, après avoir bien marché, "on est bien".
Ci-dessous :
Notre hôtel. Belle allure extérieure mais literie abominable.
L'église et la vue depuis notre chambre (durant le séchage des chaussettes de Robert et ... après).
Le ciel se dégage progressivement et nous sommes très surpris d’arriver à Minaya avant midi. Le kilométrage annoncé était manifestement faux. Celui de demain le sera également mais dans l’autre sens ! Joli petit village de 1 500 habitants. L'église imposante est bien dégagée sur une vaste place. Elle est ouverte et pour une fois nous aurons notre "sello" (tampon sur le crédential) par le prêtre en personne ! Il y a un très beau retable à l’intérieur. Hôtel, bon repas, grande lessive, sieste de 2h.
Nous faisons un tour en ville après avoir diner dans la chambre. L’orage est passé, les hirondelles volent plus haut !
Au réveil, encore beaucoup de nuages et au bar, à 7h, il y a beaucoup de monde. Nous partons, "bon pied bon œil", sur une piste évidente : "todo recto". Pendant plusieurs kilomètres nous allons être sur le chemin local balisé "del Quijote". Les ponchos prennent l’air quelques minutes pour quelques gouttes et nous passons devant une station d’électricité solaire. les panneaux voltaïques sont de la taille d’un immeuble et ils brillent sur un fond de ciel mouvementé, c’est plutôt beau. De l'autre côté du chemin, survivance du passé, un abri ruiné de viticulteur en pierres sèches. Ensuite, le chemin devient plus rustique et, suite à la pluie, plus collant.
Un "local" promène ses chiens ...en voiture !
La Roda est, suivant l'expression consacrée un "gros village" (ou une petite ville !). Il y a de belles maisons blasonnées et une gigantesque église bien dégagée et dont les abords sont bien aménagés.
Mais, La Roda, est le lieu, le seul, l'unique où se confectionnent les "Miguelitos" (de "Miguel" son créateur). On a bien évidemment goûté. C'est léger et très fin.
Après cette nuit pas très confortable, nous nous levons tout de même en forme. Après le petit-déjeuner que nous prenons toujours à la même cafétéria, nous passons sous l’autoroute. Le temps est couvert et frais et les 20 kilomètres vont s’avaler sans difficulté au milieu des champs cultivés sur une piste, plus ou moins large selon les moments, droite, en courbe et contre courbe. Une voiture nous rejoint, le conducteur nous fait part de son inquiétude pour nous, car il sait qu’il n’y a rien durant les 20 km, distance immense pour lui à faire à pied ! De vieilles fermes plus ou moins en ruine sont visibles au loin. Nous passons près d'une, en état mais inhabité (photo). Plusieurs kilomètres avant l’arrivée à La Roda son clocher se profile à l(horizon. Nous traversons le "trasvase Tajo-Segura", canal de près de 300 kilomètres qui envoie une partie des eaux du Tage dans le rio Segura (du bassin-versant atlantique vers le bassin-versant méditerranée - on vous laisse deviner son utilité).
Aujourd'hui, nous ne marchons pas, car, comme indiquée à la fin de la précédente page, "nous n'avons pas trouvé la sortie" ! Nous prenons donc un car pour nous rendre à La Gineta (le chemin faisait 16 km) où nous arrivons à 12h 30. Le topo annonçait deux hébergements possibles : la mairie et l’église. Mais tout semble bien confus, il faut l’autorisation de l’Alcade (le maire) , puis ensuite trouver l’employé municipal chargé du "deportivo" "gymnase) pour l’ouverture de celui-ci. Au bout d’une heure trente, nous sommes installés dans un vestiaire du centre sportif. Nous ferons un excellent repas dans la caféteria implantée entre autoroute et ville.
Nuit "d’enfer", car s'il y a beaucoup de place et de calme, le sol est dur. Ce n’est plus de notre âge !
La Gineta, village entre voie ferrée et autoroute, compte 2 500 habitants. Il a une belle place centrale et une église (le contraire serait étonnant) qui a été la cible des deux seules photos du jour.
Cette page va nous mener au travers de "La Mancha" Jusqu'à El Toboso terme de ce tronçon 2009.
Le terrain est peu vallonné et les rares villages traversés (le plus souvent celui de l'étape) sont tous attachants, souvent pour des raisons diverses. Nous sommes dans la "Mancha" de Don Quichotte.
La culture dominante est celle de la vigne (viticulture intensive avec arrosage !). L'olivier est aussi présent.