LUXEMBOURG - LORRAINE 

LE CHEMIN EUROPEEN GR5/E2 

(de la mer du Nord à la Méditerranée) 

Lorraine : de Liverdun à Gondrexange

La première partie de notre itinéraire est dans les bois, puis nous traversons la vallée de la Moselle (train + Autoroute). Le GR 5 contourne Nancy par le nord. Le vent est froid mais le soleil est présent. Jolie campagne vallonnée avec vaches.
Nous sommes maintenant sur un parcours que nous avons fait l'an dernier avec "les Jacquets" (1). Et, contraire-ment à notre précédente sortie, nous pouvons visiter le prieuré de Blanzey car c’est le week-end du patrimoine. 
1- "Les Jacquets" c'est quoi ?
Une sortie "Jacquets", on peut le dire, c'est une institution ! A son origine, elle rassemblait des personnes ayant circulé au moins un mois sur un chemin de Saint-Jacques (règle non écrite), durant un week-end, en un lieu si possible "Jacquaire" pour y marcher et visiter. Au fil des ans les "règles" se sont assouplis. Certains n'ont jamais mis les pieds sur un Chemin de Compostelle et, il y en a même qui ne marchent pas ! Cela reste éminemment sympathique et cette réunion annuelle à toute chance de perdurer.

Nous pique-niquons à l’abri du vent, au soleil. Comme l'étape est courte, je me lance dans une opération humanitaire de pre-mière importance. Un ver de terre tente désespérément de pénétrer le sol du chemin empierré où nous sommes. Il n'a aucune chance d'y arriver. Il est alors délicatement transporté dans la terre du champ voisin où notre ver peut retrouver la fraicheur du sous-sol. Ici, l'opération, sur-veillée de près, n'en est qu'à sa première moitié. 

Notre hébergement est un B&B à la ferme à l’écart du chemin. Nous y sommes avec trois Allemands à vélo qui font le Chemin de Compostelle. Ils travaillent à Bruxelles pour l’Europe et parlent merveilleusement bien français. Pour le repas du soir le restaurant est à trois kilomètres et c'est notre hôte qui nous y conduit. Le repas est assez long, et nous rentrons de nuit. Notre digestion est ainsi assurée !

Aujourd'hui l'étape va être longue et nous prenons donc le petit déjeuner de bonne heure mais nous restons près d'une heure à discuter avec notre hôte. Paysan à la retraite il est passé de "la vache aux touristes". Il est très en colère après, ... les impôts, les contrôles fiscaux, les caisses de retraites ...
Nous avons peu de photos de ce jour et celle que nous avons, nous ne savons pas trop les situer.

Hormis le fait que nous n'avons que peu de photos et qu'en plus on ne sait pas trop où elles ont été prises, Nicole a relevé quantité de petits faits. Cela donne une idée de ce que le "randonneur au long cours" retient d'une journée.
- Nous passons au bord d'un étang où il y a un rassemblement de familles avec des enfants. Ils sont avec une     association dans le but d’observer les oiseaux.
- Nous ramassons quelques noix sur le bord du chemin.   
- En arrivant à Brin-sur-Seille, nous trouvons un bistrot ouvert pour un bon chocolat chaud. 
- A Grémecey , chien menaçant, puis forêt de Chambrey. 
Voilà ! Promis juré, on ne vous fera pas ça tous les jours !
En fin de parcours, nous prenons le « chemin de la Reine » emprunté par Marie Leszczynska (lien ci-dessous) venant se marier avec Louis XV  et nous errons un certain temps pour trouver le gîte de Château-Salins. Bon repas, avec un excellent Bordeaux et enfin une vraie nuit de 21h00 à 7h00. 

Dès le départ, nous avons de beaux paysages nimbés de brouillard.   

Vic-sur-Seille est une petite ville avec un patrimoine architectural intéressant (lien ci-dessous).
Nous y arrivons le lendemain de festivités de jumelage et l'on est encore en train  de ranger et d'effacer les "dégâts collatéraux". L’historien du village (c'est nous qui lui donnons ce titre) un verre de bière à la main (il est 8h00 du matin) nous raconte l’histoire de cette petite ville et de ses monuments : couvent des Carmes, hôtel de la Monnaie, fortifications. Nous passons un bon moment.

L'hôtel de la Monnaie de style gothique flamboyant et ci-dessous détail de la porte d'entrée de l'église et les restes des fortifications (probablement restaurées).   

Nous sommes ce soir à la ferme "La Foly" à Assenoncourt.
Nous sommes parfaitement reçu par Madame Bernadette Viville. Nous avons un repas excellent qui est l'occasion d'échanger sur une multitude de sujets : l’élevage, l’école, le manque de transports, l’isolement, l’éducation, les vieux, la récolte du maïs (celui pour le fourrage et celui pour les épis), les offices de tourisme qui ne connaissent rien à la rando, de ses filles et de leurs parcours scolaire atypique, des meubles de famille, des confitures de coings et autres, des vergers à l’abandon, des mirabelles…
On en oublie sûrement ! Et vu le nombre de sujets, nous avons dû terminer nos échanges au petit déjeuner !

Nous pénétrons à Marsal par la belle "Porte de France".
La tenancière du café du village est assez désabusée dans ses propos mais elle est très sympathique avec nous.

Aujourd'hui nous terminons une sortie et rentrons chez nous. Mais c'est aussi l'étape qui boucle l'intégralité de notre parcours "Mer du Nord-Méditerranée". Nous avions déjà rejoint la Méditerranée mais il manquait ce tronçon Metz à Gondrexange. "On a fini par finir" !

Départ tard (voir plus haut !), dans le brouillard, qui avant de se disperser nous fera jouir de ces paysages brumeux sur les plans d'eau. Ceux-ci vont être nombreux durant toute la journée.

A Fribourg (un petit village homonyme de la grande ville allemande) nous tombons par hasard sur le "boulanger-épicier" itinérant. En d'autres temps, il tenait un bar mais désertification des campagnes aidante il a changé de commerce et est devenu itinérant de villages en villages. Nous mangeons un pain au chocolat et aux raisins. C'est la seule fois où nous avons fait un extra en route. Les autres jours il n’y avait aucun commerce.

Après des pâtisseries, on aimerait bien boire un café. Une chambre d'hôtes, dont le bâtiment est fermé à cette heure, nous autorise à nous installer dans la grange et ... nous sert un café !
Si l'on ajoute à çà que je me suis fait un copain chat, c'est quasiment le "nirvanna !

A Diane-Capelle, un vieux devant sa porte nous "chope" (il veut échanger c'est certain et nous ... on veut bien !). Il nous parle de ce village où les habitants ont été expulsés par les Allemands lors de la dernière guerre, avec quatre autres villages, car non "germanisables" selon les occupants. Il était jeune adolescent. Ils ont été mis dans un train sans savoir vers où ils allaient et sont finalement arrivés à Carcassonne. A la fin de la guerre ils sont rentrés chez eux et comme le grand-père était décédé pendant l'exil, il a été rapatrié au cimetière de son village. Nous sommes allés sur sa tombe. Nous n’avions jamais entendu parler de tels faits. 

Notre fin de parcours va se dérouler presque exclusivement au bord de plans d'eau.
Les variations de luminosité donnent des effets d'une grande beauté.

Plaisante fin de parcours au bord du canal des Houillières. Les bateaux de plaisance ont remplacé les probables péniches chargées de minerai.

A Gondrexange, un gros nuage noir laissant filtrer partiellement le soleil, nous offre notre cadeau final.