LE "CAMINO DEL SALVADOR" 

(de Leon à Oviedo) 

Je termine ce parcours "Montagne" qui, je dois l'avouer, m'inquiétait un peu, fort satisfait d'avoir passé outre à mes craintes. Elles étaient totalement injustifiées. Honte à ceux qui distillent l'inquiétude. 

Je me rends à mon "Ibis" habituel et de ma chambre je vois une pluie torrentielle s'abattre. 

Ci-dessous les deux liens permettant à ceux qui finiront le parcours à pied, ou prendront le train, de continuer vers Santiago soit par "Le Chemin Primitif", soit par "Le Chemin du Nord". 

La descente sur Campumanes présentée comme périlleuse et glissante par temps de pluie ne me pose aucun problème. Le sol est sec mais il est probable que certaines pierres de couleur bleutées par temps humide deviennent de vraies savonnettes. En quel cas, on fait attention à ne pas marcher dessus ! Le bar final  de ma prestation est nommé "El Ave" (à cause de la future gare de la ligne à grande vitesse qui devrait se trouver à proximité). Ce n'est pas gagné comme déjà dit plus avant. 

Après dégustation de mon "thé belge" XXL, je commande un taxi pour aller à Mieres prendre une sorte de RER cadencé à la demi-heure. Mal renseigné, j'aurais pu avoir ici même un train pour Oviedo. 

DIAPORAMA 

Nous sommes maintenant sur le versant atlantique de la chaîne Cantabrique. Le ciel est chargé et il y a du brouillard mais cependant la vue porte assez loin. A part une brève redescente ponctuelle nous allons être en permanence à flanc de montagne en surplombant le rio Pajares et en apercevant la N-630 sur l'autre versant. 

Nous cheminons sur d'étroits chemins dans une végétation luxuriante. Une clôture à notre droite délimite les prés qui descendent jusqu'à la rivière et nous franchissons des barrières délimitant les propriétés. 

Le panneau indique ici deux GR (dont le "GR-100 - Ruta de la Plata") et un PR. 

Et quelques autres photos dans un diaporama. 

La descente sur Samiguel (San Miguel) del Rio m'inquiétait un peu. J'avais lu avec attention (trop certainement !) sur le site "Gronze.com" la description quasi apocalyptique de cette descente où il était impossible d'arriver en bas sans avoir fait au moins trois chutes ! Au final, un chemin d'exploitation, certes raide, mais sans aucune difficulté. 

San Miguel (en castillan) regroupe quelques maisons et sûrement d'autres isolées par la montagne. 

Donc, sa rue principale (et unique) et sa petite église. 

Les prochaines photos c'est demain. Je raconte seulement. 

Au fur et à mesure que je me rapproche du rio Bernesga et de la N-630 j'arrive dans des pâturages peuplés de quantité de bovins. Une vache me suit fidèlement, mais pas de problème car j'ai vaincu depuis longtemps ma trouille de la gente bovine. Plus inquiétant est l'énorme patou posté sur un tertre à deux pas du chemin qui m'aboie dessus, certes mollement mais tout de même ... Mon "tazer", je l'ai remarqué ne semble pas impressionner les gros chiens. J'avance, pas rassuré mais, à mon approche, le patou ... s'en va ! 

J'approche de la N-630 que je dois emprunter quelque temps pour basculer côté Asturies et là, au bord de la route une haute clôture infranchissable se dresse. Je suis au milieu d'un troupeau très dense de vaches ... et de taureaux. Ceux-ci semblent bien placides mais allez savoir ... Je tente de trouver un passage à droite en suivant le rio et je finis par le trouver à deux pas de la Colegiata de Santa Maria de Arbas déjà côtoyée l'an dernier. Je retourne y faire un tour et y retrouve un groupe de personnes qui avaient dormi à Poladura. 

C'est reparti, passage du col et après quelques centaines de mètres je trouve le sentier qui doit me mener à Pajares sans emprunter la route. Il est parfaitement balisé mais pierreux et parfois assez raide. Même s'il n'y a pas de danger de chute grave, j'y vais avec précaution car j'y suis bien seul. Après quelque temps, il pénètre en sous-bois et devient boueux. Lorsqu'il rejoint une trace de troupeaux, je plante jusqu'à la cheville dans la boue (j'ai des chaussures basses). Je renonce et fais demi-tour pour retrouver la route sur deux kilomètres afin de rejoindre Pajares. 

En regardant sur la carte du parcours, vous aurez une idée de mes errances ! 

Dans le petit groupe de maisons qui précède Pajares une dame me hèle. C'est Marisa, la gardienne de l'Albergue dont je vous ai parlé dans la page précédente. Elle me dit de m'installer et qu'elle viendra par la suite. Lorsqu'elle revient, j'apprends qu'elle ne fait plus la cuisine car l'unique bistrot local a décidé de faire des menus et d'empêcher Marisa de travailler "au noir". Plus de petit-déjeuner non plus et la cuisine est fermée car Marisa n'est pas toujours sur place et, sécurité oblige, en cas d'incendie, ... Le menu du bistrot est copieux et dégueulasse, la serveuse à une sale gueule et n'est pas aimable. Force reste à la loi et difficile de s'en plaindre même si la convivialité y perd beaucoup. Une machine à café à pièces a été installée et cela permet de partir le matin avec quelque chose de chaud dans le ventre. 

Le couple de ressortissants de l'est-européen rencontré hier était avec moi mais la conversation aura été limitée car bien évidemment, ils ne parlaient ni français, ni espagnol. 

Départ très tôt alors que le soleil est encore derrière les montagnes. Les deux premières photos ont été prises lors de ma traditionnelle reconnaissance du soir. Les deux suivantes, franchissement sans difficultés d'un petit passage rocheux et vue vers le col à franchir montrent qu'il est difficile lorsque l'on progresse à l'ombre d'avoir des photos correctes. Les deux dernières, un tapis de linaigrette, bien connues dans nos montagnes et une représentante de la gente bovine qui fait office de transition par rapport à la suite des évènements. Vous allez tout savoir ! 

Voici l'ancienne école de Poladura devenue Albergue. J'y arrive plutôt en fin d'après-midi et il ne reste plus que deux lits sur les douze existants (en hauteur bien sûr !). 

Nous sommes samedi et apparemment les gens du "cru" pratiquent la rando sur ce chemin. Il est probable qu'ils sont amenés ici en voiture et repris le dimanche soir à Campumanès. Une belle rando de "fin de semaine". Ce ne semble pas être des "rigolos" comme on en trouve beaucoup sur les chemins de Compostelle (la "Montagne" sélectionne !). 

Bonne ambiance. Les Espagnols vont diner à la chambre d'hôtes toute proche et en compagnie d'un couple de ressortissants de l'est-européen je consomme mes provisions. 

Je bascule maintenant, par un petit col herbeux, dans la vallée où se situe mon hébergement à Poladura de la Tercia. Je vais progresser à flanc de montagne et deux petits villages, seulement vus d'en haut, précéderont celui où je le rends. 

Le balisage est très présent et peut-être surabondant. Le passage d'une ravine créée par un rio est luxueusement équipé. 

Et nous voici à Poladura. 

DIAPORAMA 

Et commence un merveilleux chemin dans les arbres, les fleurs et les rochers aux formes torturées. Le parcours est parfaitement balisé et sans aucune difficulté. Le chemin s'élargit parfois pour devenir piste et en certains endroits l'ancien dallage subsiste. Nous empruntons à coup sûr une voie de communication qui a dû avoir de l'importance. 

Et comme je n'ai pas ménagé mon appareil photo, ... un diaporama bien sûr ! 

Arrivé aux alentours de midi à Buiza, où je comptais normalement m'arrêter, compte tenu de la difficulté présumée du parcours "Montagne" jusqu'à Poladura de la Tercia, je décide finalement de continuer. Quelle audace ! 

Je m'élève donc sur chemin dès le départ et peux ainsi avoir une vue dégagée de Buiza et de son environnement. 

Comme raconté dans l'ultime page de notre Chemin de Madrid, c'est à Léon que nos chemins se séparent. Nicole, c'est TGV et avion pour Paris et moi, c'est "train omnibus" et "pédibus jambus" pour rejoindre Oviedo en trois jours. 

Pour s'approcher au plus près du lieu de mes "exploits montagnards", la petite ville de Pola de Gordon est ce qu'il y a de mieux. Il y a un supermarché alimentaire et un bistrot pour boire un café en attendant qu'il ouvre (à 10h00, c'est l'Espagne !). Je vous dispense d'une deuxième couche du parcours entre Pola de Gordon et Buiza que j'ai traité dans le parcours de 2015. 

Comme précédemment dit, je me suis donc décidé à faire seul la partie "Montagne". Il ne m'a pas apparu utile de refaire les parcours de 2015 situés avant et après la dite "Montagne". Néanmoins, je pense utile, pour qui ferait une première visite, de faire le parcours entier. C'est je crois, une question de principe pour la continuité d'une grande ville à une autre et d'un chemin (Camino Francès) à deux autres (Chemin Primitif et Chemin du Nord). Mais, chacun ses principes ! 

J'ai utilisé le train pour me rendre à Pola de Gordon le lieu le plus proche du début de ce nouveau parcours. Et,  un taxi et un train lorsque j'ai estimé en avoir terminé avec "la Montagne" à Campumanes. 

Pourquoi une majuscule et des guillemets à "Montagne", vous allez le découvrir dans les lignes qui suivent.  

Le parcours montagne (2016) 

Tracés des différentes étapes constituant cette page 

(La cartographie OTM la plus détaillée a été choisie) 

LE "CAMINO DEL SALVADOR" 

(de Leon à Oviedo)