PATAGONIE 

Me voici maintenant sur la toute fin de la Route Australe. Quelques centaines de mètres plus loin, c'est Puerto Baha-mondes le lieu où les "véritables aventuriers" tentent le passage vers l'Argentine ! 

Avec la page suivante, en route donc pour ce final, enfin réalisé, qui va me mener jusqu'en Argentine et que j'intègre à ma "Route Australe.  

 

 

 

 

 

 

André Bronner dit "Yul" (jeu de mots à double entrée avec Yul Brynner et Jules Verne !) est connu, en plus, pour avoir découvert les ruines du fameux "phare du bout du monde" de Jules Verne, lors d'une expérience d'autarcie complète dans l'île des Etats. Il est à l'instigation de sa reconstruction terminée en 1998. Wikipédia vous dit tout sur ce phare (ancien et nouveau) et le lien menant à "Yul", vous en dit encore plus sur sa démarche. 

Un livre "Le phare du bout du monde", encore en vente, raconte tout çà (y compris l'expérience  stupéfiante d'une vie en autarcie totale,  durant 3 mois, sur l'île des Etats). 

Beau coucher de soleil la veille de mon départ pour le parcours "réservé aux véritables aventuriers". 

J'aurai passé 5 jours à l'hospedaje "La Cascada". Ambiance on ne peut plus internationale de routards chevronnés (avec mon séjour sud-américain de 3 mois, je suis un "rigolo"). De véritables aventuriers, il y en  a ici. 

André Bronner (dit "Yul") et sa compagne Claire Montenay (photo ci-dessous) en sont de vrais. 

Arrivés à Ushuaïa en bateau depuis Buenos-Aires, ils remontent l'Amérique du sud jusqu'aux confins du Pérou et de la Bolivie à vélo. Leur épopée, c'en est une, est décrite dans leur blog (voir le lien) 

Autour de Villa O'Higgins, comme vous pouvez le voir sur cette photo il y a de nombreux et magnifiques glaciers. Le paysage est somptueux. Sur le papier, il y a de nombreuses possibilités de randonnées. Mais, sur le terrain, beaucoup moins car on ne trouve pas les chemins; ou il faut franchir des barbelés pour y accéder . 

Un petit diaporama vous montre les paysages rencontrés sur le seul véritable sentier que j'ai pu pratiquer et sur les  deux sens de la route parcourus à la recherche (infruc-tueuse) du départ d'autres randonnées. 

DIAPORAMA 

Un petit tour en ville mais pas de quoi faire un diaporama. 

- L'hospedaje plutôt sympa où je suis resté cinq jours. 

- Il y a deux églises à Villa O'Higgins. L'ancienne est devenue un musée dédié au "Padre Antonio Ronchi" (voir plus avant). 

- Petits commerces. 

- Une scène de fraternisation peu commune. 

- L'habitat est assez généralement pauvre. 

Et enfin l'incontournable Teniente Hernan Merino Correa mort lors d'affrontements entre les armées argentine et chilienne pour contrôler cette région. Un des personnages emblématiques du Chili dont nous reparlerons lors du récit de la traversée réservée aux "véritables aventuriers". 

Tout d'abord, une vue de Villa O'Higgins. Je n'ai rien d'autre à vous proposer comme lien qu'une page Wikipédia en espagnol (celle en français ne dit quasiment rien).  

Villa O'Higgins est une ville de colonisation créée par le Chili pour occuper le territoire face à l'Argentine dont la frontière est à quelques centaines de mètres. La région a été découverte au 19ème siècle mais la commune n'existe que depuis 1980 et c'est seulement en 1999 qu'elle est devenue accessible par la Route Australe.  

Pourquoi tant d'efforts pour aller dans ce "trou" ? "Parce que" pourrais-je dire et m'en tenir là ! 

D'abord, il y a le fait qu'ici, la route s'arrête et butte sûrement définitivement sur  le  "champ de glace sud" (campo de hielo sur) compte tenu des travaux gigantesques qu'il faudrait entreprendre pour continuer la route en restant en territoire chilien. 

Ensuite, il y a ce passage vers l'Argentine "réservé aux véritables aventuriers" (dixit le guide "xxx") qui emprunte des bus (deux), des bateaux (deux) et fait faire un parcours pédestre d'une vingtaine de kilomètres dans la nature. 

Comment résister à la tentation d'y aller ? Bon, point besoin d'être un aventurier chevronné pour faire ce parcours. On dira, que les "valises à roulettes" n'y ont pas leur place (référence à une autre traversée andine entre l'Argentine et le Chili qui vous sera racontée ultérieurement). 

Il finit par revenir ! 

La taille du ferry nous donne une idée du trafic de la Route Australe dans sa partie sud. 10 à 15 véhicules, moins s'il y a un bus et 3 voyages par jour . 

Les chiens dans les 4X4 ont toujours des postures intéressantes. Ici, l'un plutôt arrogant et l'autre, ... disons discret et effacé ! 

Enfin, le parcours sur le vaste estuaire de ce fleuve (le rio Bravo ?) laisse voir de beaux effets de soleil malgré un temps plutôt couvert. 

On commence par une devinette : "Qu'elle est cette tache rouge que l'on voit à 12h05, flottant sur l'eau, à quelques encablures de l'embarcadère de Puerto Yungay ?  

Réponse : "C'est la "Barcaza Padre Antonio Ronchi" qui est partie à midi pétante pour "Puerto Bravo". 

Prochain départ, à quelle heure ? 18 heures ! 

"Aller vite, c'est perdre son temps". On vous l'a déjà dit ! 

La baie de Puerto Yungay est plutôt plaisante, il y a du soleil et une petite boutique qui vend des boissons. 

Je n'ai pas de sociologue sous la main pour comparer les régimes sociaux français et chiliens mais ne pas parler a aussi son charme. 

L'année suivante, fin janvier et après être rentré à Bariloche rendre le 4X4 en compagnie de Nicole et Elie, je monte vers la région de Mendoza où je séjourne une semaine. Je franchis les Andes et via Santiago et Puerto Montt, je reprends la Route Australe depuis Coyhaique pour aller enfin à Villa O'Higgins.  

Il ne vous aura pas échappé que je suis particulièrement déterminé quand j'ai décidé d'aller quelque part. 

Je  reprends donc mon récit au niveau de la bifurcation menant à Caleta Tortel. 

C'est par cette petite route (antenne de la route australe vers Caleta Tortel) et à l'aide de cette camionnette qui fait la liaison Caleta Tortel-Cochrane (le trafic voyageur n'est pas intense  et il n'y a sur cette liaison aucun avenir pour les "bus-Macron" !) que je repars en direction de Cochrane. Normalement je devais croiser sur la route le bus de Villa O'Higgins venant du dit Cochrane. C'était prévu, je devais passer de l'un à l'autre, sur la route, au moment du croisement ! 

Ledit bus étant en retard, je suis donc retourné à Cochrane pour apprendre, lors d'une brève consultation internet, le décès de ma mère. Terminé la poursuite vers Villa O'Higgins et mise en route de la garantie rapatriement de ma carte bleue. 

Nous touchons là à un domaine privé mais la procédure de retour mérite cependant d'être racontée. 

Intense activité de ma part au "locutorio" (lieu où il y a internet et où l'on peut téléphoner) où l'accueillante de l'assurance semble seulement préoccupée de savoir si je ne suis pas au Chili depuis plus de trois mois et veux une photocopie de mon billet d'avion !!! Je la convaincs difficilement de contacter l'agence Air France qui m'a vendu le billet. La procédure de mise en route du rapatriement pourra alors commencer et c'est seulement le lendemain en soirée qu'un taxi viendra me chercher depuis Coyhaique. 

Durant ce laps de temps, la patronne de l'hôtel où j'étais hébergé aura été d'une grande gentillesse et aura participé au pilotage de l'opération de retour organisé depuis Santiago. 

Les 330 kilomètres séparant Cochrane de Coyhaique seront faits de nuit à une allure record. Des dizaines de lapins, sûrement tranquilles d'habitude, s'enfuient devant nous. Je suis déposé dans un hôtel de luxe tard dans la nuit et repris tôt le matin pour être mené à l'aéroport de Balmaceda où le vol Lan Chile venant de Punta Arenas fait une escale exceptionnelle pour me prendre (je suis le seul à monter dans l'avion sous le regard étonné des passagers). A Santiago, on m'attend  à la descente de l'avion et l'on me conduit vers le vol Air France de Paris qui a légèrement retardé son départ. Je pourrai au final assister à la toute fin des obsèques. 

Que dire de ce type de rapatriement : une mise en oeuvre un peu laborieuse au niveau du siège mais après, ... une efficacité redoutable et surtout une étonnante capacité de négociation avec les compagnies aériennes. 

Il est à noter que si je l'avais voulu, mon contrat d'assurance me donnait le droit de me faire reconduire au lieu où j'avais été pris lors de mon retour précipité. Je ne l'ai su qu'après mais avais-je seulement envie de le faire ? 

DIAPORAMA 

La baie de Caleta Tortel est assez fermée en-vironnée qu'elle est par de nombreux petits sommets. 

Comme déjà indiqué la pleine mer est loin et au vu de la photo, il faut connaître le chemin. Donc pas d'activités portuaires importantes  et seule la pêche est pratiquée. 

Un diaporama va vous montrer tout ce qui a rapport à l'eau et nous ne résistons pas au plaisir de vous montrer le chat du jour venu se frotter dans les jambes de Nicole et deux représentants de la jeunesse locale (photo floue). 

Il n'y a pas de "centre-ville" bien identifié mais, il y a tout de même une "plaza de armas" qui est traditionnellement le lieu où se réunissent les citoyens. Notez que cette place est couverte (exemple unique en amérique du sud ?). La météo serait-elle ici tellement exécrable que pour espérer rassembler quelques citoyens, il faille leur offrir un abri ! Lors de notre présence, il a plu, il y a eu du soleil et du brouillard (avec changement toutes les deux heures). On est bien en Patagonie ! 

Deux personnalités 

 

A gauche, le Capitan General Don Bernardo O' Higgins Riquelme. Le "libertador" du Chili (pour les ar-gentins une sorte d'obscur adjoint du véritable libertador, de l'ensem-ble de la région le Général San Martin !). 

A droite, une personnalité large-ment plus locale, le Padre Antonio Ronchi. Rien en français sur cet homme d'Eglise apparemment très actif pour le bien de tous. Il a sa statue et le ferry de Villa O'Higgins porte son nom. Lui, n'a proba-blement tué  (ou fait tuer) personne ! 

DIAPORAMA 

Ici, le bois règne en maître. Les maisons et les passerelles qui contournent la baie, escaladent les hauteurs et partent vers des endroits plutôt incertains (un aéroport qui ne doit pas trop voir d'avions !) sont toutes construites en "Cyprès de Gualaitacas". 

Un diaporama va vous conduire vers quelques points caractéristiques de ces huit kilomètres de passerelles. 

Caleta Tortel est un petit village d'environ 500 habitants. Il se développe au bord de l'océan (la pleine mer est très loin et on ne l'atteint que par un dédale de chenaux). Ici, pas de voiture, on ne circule que sur des plate-formes en bois local (le cypres de gualaitacas). Ci-dessous, un lien vers un site de l'entreprise "Leroy-Merlin" qui s'inté-resse à l'habitat de par le monde. On vous y dit presque tout sur ce qu'il faut savoir sur ce village mais n'espérez pas pour autant échapper à nos photos et diaporamas ! 

Ce carrefour de routes est important. Tout droit, nous quittons la Route Australe pour aller à Caleta Tortel et à gauche c'est Villa O'Higgins. Si vous manquez de temps pour aller aux deux (c'était notre cas en décembre 2008 lors de notre équipée 4X4), il vous faut choisir Caleta Tortel. Les justifications suivent. 

Le panneau vous avertit aussi des horaires du ferry qui fait la liaison entre Puerto Yungay et Rio Bravo (troisième et dernière liaison maritime de la Route Australe). On verra plus loin que c'est important. 

L'environnement est de toute beauté et l'on peut contempler au loin les montagnes enneigées. 

L'entrée de la réserve Tamango est à 4 kilomètres de Cochrane et on y accède par une petite route en cul-de-sac. Vous voyez ici le rio Cochrane qui s'élargit avant de devenir l'immense lac Cochrane, lac binational qui bien entendu change de nom du côté argentin ! 

Ci-dessous, un lien sur la réserve Tamango (dans une mauvaise traduction Google du castillan au français) et un autre, en bon français, vous parlant du "Huemul", petit cervidé présent dans ce parc et tellement mythique dans cette région que l'on se demande parfois si ce n'est pas une sorte de "dahu" chilien ! 

Comme toutes les agglomérations, grandes ou petites du Chili mais aussi de toute l'Amérique du Sud (du moins celle que nous connaissons) les chiens en liberté prolifèrent. Cochrane ne fait pas exception et s'il y avait un "hit-parade" du rapport "Habitants/Chiens" Cochrane serait sûrement bien placé. Il y aura sur le site une page spéciale "Chiens". 

Les chats sont par contre beaucoup moins nombreux et comme ici semblent souvent choisir des postures en hauteur. Pour se mettre à l'abri des chiens ou habitude liée à l'espèce ? Lors de mes longues balades par les rues, je n'ai jamais vu de chiens poursuivant des chats mais à l'occasion, voir plus loin, un chat faisant une sorte de câlin à un chien ! 

"C'est seulement quand nous aurons coupé le dernier arbre, c'est seulement quand nous aurons contaminé la dernière rivière, c'est seulement quand nous aurons tué le dernier poisson que nous nous rendrons compte que l'argent ne peut pas se manger". 

"Notre logique importe peu à la nature. Elle a la sienne que nous ne reconnaissons ni n'admet-tons jusqu'à ce qu'elle nous écrase". 

DIAPORAMA 

Cochrane est une petite ville chilienne des plus classique et sans rien de bien particulier si ce n'est de belles peintures naïves sur les  murs qui vont faire l'objet d'un diaporama et de beaux slogans peints que nous allons vous présenter aussi.  

Cochrane est la dernière agglomération présentant une relative importance sur les 550 derniers kilomètres de la route australe (à 330 km de Coyhaique et à 225 km de Villa O'Higgins). Il y a autour de 3 000 habitants, de quoi se loger et les principaux services. C'est en quelque sorte un arrêt obligatoire car les bus pour Villa O'Higgins ne sont pas le même jour (de toute façon le parcours ne serait pas réalisable en une seule journée). 

La nature y est on ne peut plus sauvage  mais marcher si l'on ne dispose pas d'un véhicule pour rejoindre les parcs, consiste le plus souvent à suivre les routes et bouffer la poussière des véhicules heureusement rares . 

J'entre maintenant dans la partie la plus sauvage, la plus impénétrable mais aussi la plus fascinante de la Patagonie. 

Les plus de 200 kilomètres de parcours jusqu'à Villa O'Higgins me mènent dans un monde fait de forêts primaires impénétrables, de rivières et fleuves d'une rare puissance alimentés par d'énormes glaciers. 

Je ferai le détour de Caleta Tortel petit village on ne peut plus écologique. 

Et j'irai, quelques kilomètres au-delà de Villa O'Higgins jusqu'au "bout du bout" de cette partie du Chili et forcément de ma Route Australe. 

Cochrane - Villa O'Higgins 

Ces trois photos vous font découvrir les quelques kilomètres qui séparent Villa O'Higgins de Puerto Bahamondes, lieu d'embarquement pour les "véritables aventuriers". J'avais fait ce parcours à pied, posément et par beau temps. 

Voyez sur la première photo les couleurs différentes que prend le plan d'eau en  fonction des nuages qui s'intercalent entre celui-ci et le soleil. 

PATAGONIE