CHILI 

C'est fini. Il faut maintenant regagner Arica pour  entamer notre descente vers Santiago et Valparaiso. 

Un bref moment, dans ce charmant petit village où nous aurions pu loger, nous avons envisagé d'y rester un jour ou deux en laissant repartir notre véhicule touristique. Hélas, les bus faisant la liaison vers Arica, c'était seulement deux fois par semaine et il venait de passer. Ne disposant que d'un mois pour l'ensemble de notre parcours nous avons donc renoncé. 

On pourrait penser que le Chili est un pays sous développé au niveau des transports alors comparons. 

Ce dimanche de Pâques, alors que je rédige ce que vous êtes en train de lire, je me remémore  les difficultés que j'avais eues pour rentrer chez moi, à Tarbes, à la fin d'une randonnée dans les Cévennes, depuis  Meyrues une petite ville du département de la Lozère de plus de 800 habitants. 

A Meyrues, il n'y a que deux bus par semaine pour rejoindre la gare SNCF la plus proche. Comme à Parinacota au Chili ! 

Comme nous avons fait une grande quantité de photos toutes plus belles les une que les autres (nous ne mourrons pas étouffés par la modestie !) nous allons vous en présenter quelques-unes dans un dernier diaporama. 

Parinacota compte 29 habitants et avec ses 4 400 mètres d'altitude, il est le plus haut village du Chili. 

Sa magnifique église, déclarée monument national en 1979, date de 1670 (elle a été reconstruite en 1912). 

Ceinte de murs en adobe elle est d'une beauté stupéfiante tant à l'extérieur qu'à l'intérieur. Son style naïf, coutumier de la plupart des églises de l'altiplano sud-américains est ici une pure merveille. Hélas, il y a peu de liens sur internet pour vous en dire plus. 

Nous allons finir notre périple au village de Parinacota. Celui-ci est au pied  du volcan du même nom qui culmine à 6 348 mètres d'altitude. Son sommet est en territoire Bolivien et  son ascension ne présente pas de difficultés si ce n'est l'altitude élevée. Derrière, vous apercevez son jumeau le "Pomerape". 

Parinacota est entouré de nombreuses zones humides propices à l'élevage des lamas et où l'on peut voir ces oiseaux toujours par paire qui , nous a-t-on dit, restent en couple à vie. 

Nous voici à la frontière "Chileno-Bolivienne" avec son stock de camions en attente (vu les rapports chaleureux entre le Chili et la Bolivie, c'est probablement fort long). 

Le lac Chungara est à 4 500 mètres d'altitude et le sommet du Parinacota est omniprésent. 

Le point extrême de notre parcours est atteint au "Salar de Surire". Pas de documentation particulière sur cette immense étendue salée. Le sel est extrait et exploité par l'industrie. Notre guide nous rassure sur la pérennité du site. Il y a une épaisseur considérable de sel (il nous l'a dit mais on a oublié !) et ce n'est pas demain la veille qu'il n'y en aura plus (d'autant que, semble-t-il, il se renouvelle). 

Longue route maintenant pour  regagner l'axe "Arica-La Paz", découvrir le lac "Chungara" et les deux "Parinacota" (le village et le sommet). 

Ce  chemin balisé avec des pierres peintes en blanc nous mène dans un site où nous allons pouvoir côtoyer de près des "viscaches" (les Sud-Américains ont le souci de ne pas égarer leurs touristes !). Ce sont des rongeurs de la famille des "chinchillidae". Ils sont très mignons, des sortes de lapins avec une longue queue. On peut les approcher mais pas les toucher. 

Le village est d'une grande simplicité. Il est dominé par le volcan ... "Guallatire" qui est encore en activité.  

L'église de "La Virgen de la Immaculadad Concepcion" est un vrai bijou construit en pierre et adobe.  Elle date du 17 ème siècle. 

Les présentations étant  faites, nous partons maintenant dans les parcs. Nous allons bien sûr y découvrir les superbes paysages  de ce secteur mais aussi deux petits villages très attachants. 

Le premier, Guallatire, est une localité pré-hispanique d'origine "Aymara" de seulement 15 habitants. La migration de la population s'est faite vers Arica pour des raisons économiques (concurrence entre la viande des camélidés et celle de vache), religieuses (la pénétration des églises évangéliques excluant toute religiosité andine) et une volonté politique de "désaymarisation". Les descendants des anciens habitants tentent de faire renaître leurs traditions. 

En liens : le document, en castillan, sur le village et quelques explications, en français, sur les "Aymara". 

Une petite présentation du groupe avec qui nous avons fait ce circuit apparaît nécessaire tant la bonne humeur y a été constante. Les photos vous montrent l'ensemble des participants (pas sûr). La photo de groupe, c'est le chauffeur et, ... seulement les dames ! On a beaucoup échangé et une jeune femme interprète à Toulouse chez "Airbus" nous a servi sou-vent d'intermédiaire. Alors que nous comparions la part de chaque pays dans la construction d'un airbus, la participante luxembourgeoise (la grande dame à la veste rouge) a déclenché l'hilarité générale en précisant que le Luxembourg ins-tallait les cendriers ! 

Le soir nous sommes à Putre qui est la grosse agglomération du secteur. Elle englobe les parcs que nous allons visiter (voir le lien). Cette petite ville à moins de caractère que Socorama mais est plus authentique. Nos accompagnateurs nous emmènent à un site de baignade où l'eau est à température idéale (région volcanique oblige !). 

C'est ici que nous dormons et lors de notre "promenade digestive" nous profitons de la belle lumière sur les petits sommets environnants (les grands c'est demain). Les moutons rentrent à l'étable. 

Durant la nuit, l'immeuble en bois où nous logeons craque fortement. C'est un "temblor" (tremblement de terre, un petit, comme il y en a des centaines par an au Chili). Et,  au lever du jour, les militaires de la garnison partent en manoeuvre et ça s'entend ! 

Le paysage devient de plus en plus aride. Quelques taches vertes apparaissent lorsque un peu d'eau parvient à être captée. 

Nous sommes sur une route où le trafic de camions est assez intense car c'est par elle que se fait tout le transit vers la Bolivie (celle-ci, depuis sa défaite lors de la guerre du pacifique, a perdu son accès à la mer). 

Et nous arrivons à la charmante petite localité de Socorama qui est déjà à 3 000 mètres d'altitude. Ce petit village est un véritable petit bijou et un diaporama va vous en faire profiter. Il est très visité par les touristes et le soin mis à son aménagement y est peut-être lié mais, ... ne boudons pas notre plaisir . 

La vallée que nous longeons a de l'eau et l'irrigation per-met la culture. Cela ne durera pas et nous serons rapide-ment dans l'Atacama aride. 

Premier arrêt au petit village de Poconchile. Son église San Geronimo est du 17ème siècle et son cimetière, d'une tragique beauté a un nombre de sépultures étonnamment nombreuses par rapport à la taille du village. Notre guide nous expliquera que celui-ci a servi de réceptacle aux victimes des épidémies qui ont ravagé la région à la fin du 19éme siècle. 

Nous partons maintenant visiter les parcs et réserves situés aux confins du Chili et de la Bolivie. Une centaine de kilomètres tout au plus car comme chacun sait, le Chili est une bande de terre assez étroite. Pour faire des excursions, il faut s'assurer les services d'une agence. Il n'y a pas de transports et louer une voiture est assez hasardeux (les routes, à l'exception de la principale, ne sont pas revêtues et les stations-service quasi inexistantes). 

Nous partons donc avec l'agence de voyages du "belge" (il l'est !) que nous a recommandé notre logeuse. Il est éminemment sympathique et nous apprenons par lui que les indications du guide "le Routard", c'est lui qui les donne à "l'enquêteur" dudit guide ! 

La carte à votre gauche, tout comme les photos, s'agrandit si on la clique. 

DIAPORAMA 

On ne vous l'a pas encore montrée, mais on est au bord de la mer (de l'océan même) ! Alors, avec le diaporama qui suit, nous allons vous faire voir le port et les animaux qui le peuplent (pélicans, lions de mer) puis nous irons vers la plage pour constater que l'océan Pacifique ne l'est pas tant que cela. 

Lors d'une promenade aux alentours de la ville (bus local à l'aller et taxi au retour) nous découvrons les "géoglyphes" qui sont des amoncellements gigantesques de pierres qui dessinent des figures. Le lien Wikipédia ne donne pas d'explications sur l'origine de ces ouvrages  qui dateraient de 2000 à 2500 ans. Les passionnés d'archéologie sauront trouver le lien adéquat pour en savoir plus ! 

La ligne de chemin de fer qui fait la jonction entre Arica et La Paz  (capitale de la Bolivie) venait d'être interrompue en 2005 suite à des destructions climatiques en Bolivie. Il semblerait qu'elle ait repris du service depuis. 

A gauche, la gare de belle facture et ci-dessous le quai et son wagon  transformé en restaurant. 

Les "addicts" des chemins de fer trouveront des docu-ments "Youtube" leur permettant de découvrir cet ouvrage impressionnant. 

L'église Saint-Marc est un ouvrage de Gustave Eiffel. Tous ses éléments sont venus de France et ont été montés sur place alors qu'Arica appartenait encore au Pérou (la guerre du Pacifique dont le Chili est sorti victorieux a redessiné les frontières - voir le lien). Depuis la place principale nous voyons le "Morro de Arica" où nous nous sommes rendus hier soir. 

Alors que le soleil baisse nous montons au "Morro de Arica", haut lieu historique, qui domine la ville. La vue porte très loin, jusqu'à la frontière péruvienne. 

Nous voici pour la première fois de notre vie au bord de l'océan Pacifique.  

Arrivés l'avant-veille à Santiago-du-Chili par un vol Air France nous nous étions donnés une journée complète de marge pour ne pas être obligé de sauter d'un avion à l'autre et aussi pour visiter un peu la ville. C'est donc un vol Lan Chile qui nous dépose le surlendemain sur un petit aéroport au nord d'Arica et à deux pas de la frontière péruvienne.  Le parcours de près de 2 000 km en bus, sûrement bien moins cher , aurait nécessité  22 heures de route ! 

Nous nous installons à notre hébergement que nous avions très probablement réservé à l'avance. Celui-ci est tenu par une Française qui a épousé un Chilien alors qu'il était réfugié en France durant la dictature. Celle-ci terminée, elle a suivi son mari au Chili et dirige d'une "main de fer" son gîte. Le "Harpagon" chilien c'est elle ! Le matin, au petit-déjeuner, on la voit compter religieusement ses "petits-beurre".  A notre retour des excursions dans l'arrière-pays nous étions revenus avec un couple de jeunes qui souhaitait prendre une douche avant de faire un long parcours en bus. Ils avaient bien sûr proposé de payer. Pas de problème pour "Madame Harpagon" qui leur  demande pour ce faire, la moitié d'une nuitée ! Ils sont partis ... pas propre ! 

Passons aux choses sérieuses et visitons  Arica. 

Autour d'Arica 

DIAPORAMA 

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