ALSACE  - FRANCHE-COMTE 

LE CHEMIN EUROPEEN GR5/E2 

(de la mer du Nord à la Méditerranée) 

Franche-comté : du gîte "Le Vannez" à Métabief

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Nous redescendons le beau chemin de la veille avec ses murs de soutènement moussus. Et, rapidement, il va falloir choisir !
Ce sera "les échelles de la mort" car rien ne nous arrête ! 

Nous longeons le Doubs par un chemin plein de racines et de cailloux. La faune est variée et importante : hérons cendrés, foulque à bec blanc, cygnes, canards. Tout prête à la rêverie et à la nonchalance !
Vous n'allez pas échapper à un Diaporama de nos photos prises au bord du Doubs !
Soudain, nous voyons un bistrot, en face, en Suisse ! Il y a un pont alors qu'auriez vous fait à notre place ?
Nous sommes proches de notre but aussi, Nicole peut également se faire "une mousse". Nous consommons local (Bière des Franches Montagnes qui sont excellentes et se déclinent en plusieurs versions).

DIAPORAMA 

Nous avons réservé en Suisse à "Maison Monsieur" (c'est un hôtel avec un gîte accolé). Nous sommes les seuls dans un dortoir de 30 personnes. La douche et le repas du soir c'est à l’hôtel. Les patrons sont très attentifs à la clientèle, affables limite "faux culs" !

Aujourd'hui, nous allons, quelque temps, longer le Doubs sur la rive Suisse. Comme il est d'usage en Suisse le chemin est parfaitement aménagé et sécu-risé (marches, barrières..).

Après une heure de marche (à l'ombre car le soleil est en France !) nous arrivons au refuge de pêcheurs des Graviers. Il est tenu à tour de rôle par un bénévole qui prépare le repas du midi. Nous sommes avec un charmant monsieur né en Italie, émigré en Suisse, puis en France entre 4 et 18 ans, puis à nouveau en Suisse. Il a été opéré d’un cancer de la jambe et est ravi de tenir ce gîte le week-end. Il prépare invariablement une soupe de poissons et ça sent bon. Nous le quittons après avoir bu un café. 
La rive du Doubs est de toute beauté.

Au barrage du Châtelot, nous repassons côté France  et arrivons au "Saut du Doubs", très fréquenté par de nombreux touristes. Nous pensions repartir en bateau, mais c’est trop compliqué alors nous poursuivons à pied jusqu’à notre gîte de "Sur la Place" situé dans les champs avec les vaches. Très bon repas, mais nous sommes avec un groupe très bruyant que nous quittons avec plaisir à 20h 30. 

C’est la forme dès le départ et le copieux petit-déjeuner y est sûrement pour quelque chose ! Le chemin est immédiatement ascendant et nous rejoi-gnons rapidement la crête frontière. Toute la journée , nous serons dessus ou très proche.
Les bornes, côté Suisse sont maintenant à l'effigie du canton de Neuchâtel : 3 chevrons.

Nous découvrons au loin, le Mont-Blanc (la photo "zoomé à mort" ne présente pas de ce fait une grande netteté).

Notre parcours va se dérouler dans une nature d'une grande beauté et par un temps magnifique. Nous sommes dans des pâtures très fleuries  (boutons d’or  et troles).
Un "au fil du chemin" ci-dessous qui ne nécessite pas de commentaires !

Nous gagnons ensuite "Les Alliés". Cette commune s’appelait autrefois "Les Allemands" mais elle a changé de nom au moment de la guerre 14-18 !  Sans commentaires !
Le gîte est vaste, propre et la cuisine bien équipée. Le gardien qui nous accueille est d'un grand pessimisme limite dépressif. Nous passerons une excellente soirée en autonomie, aucun commerce, nous avions fait les courses en conséquence. Ce va probablement être la journée la moins onéreuse de ce tronçon. 

A vrai dire, aucune difficulté !

Aujourd'hui, l'étape va être longue alors nous partons à 6h30. Peu après le départ, nous passons près de cette formation rocheuse appelée :
"Les dames d'Entreportes".
Une légende s'y rattache et nous vous la narrons ci-dessous.

Un sire de Joux avait trois filles : Loïse, Berthe et Hermance qui rivalisaient de beauté. Leur seul défaut était une extraordinaire coquetterie qui les poussait irrésistiblement à enflammer le cœur de tous les chevaliers et écuyers du voisinage. Quand leurs conquêtes étaient assurées, elles les délaissaient aussitôt pour exercer leurs charmes sur les malheureux qui osaient encore leur résister. Plus d'un noble prétendant put se croire l'élu de l'une de ces gentes dames, mais ses espoirs se brisaient toujours à la veille des noces.
Cependant, trois jeunes seigneurs, les plus séduisants et les plus courageux du comté de Bourgogne, n'avaient pas abandonné l'idée de se faire aimer d'elles. Ils firent bonne garde autour du château, avec la bénédiction du sire de Joux qui rêvait secrètement de les avoir pour gendres. Mais en vain.
Cédant à la colère et à l'impatience, le père décida que les vainqueurs d'un tournoi auraient pour récompense la main de ses trois filles et ce, bon gré, mal gré. On annonça la joute à plus de cent lieues à la ronde, mais peu de chevaliers se présentèrent, chacun connaissant trop bien l'humeur capricieuse et l'inconstance des belles demoiselles de Joux. La fortune des armes sourit à Bras-de-Fer, Raymond le Bossu et Hugues-au-Pied-Fourchu, dont la méchanceté n'avait d'égale que la laideur.
Le jour des noces, les fiancées parurent voilées. Pour échapper à l'horreur de telles mésalliances, elles s'étaient fait remplacer par des servantes. La supercherie découverte, la poursuite s'organisa en direction de Pontarlier puis du défilé des Entreportes, où les seigneurs abusés les rejoignirent. Mais lorsqu'ils voulurent prendre dans leurs bras les demoiselles de Joux, ils n'étreignirent que trois statues de pierre que l'on peut encore voir aujourd'hui et qui sont connues sous le nom de "Dame des Entreportes".

La légende des dames d'Entreportes

Nous voici au "Fort de Joux", un lieu chargé d'histoire que vous décrit fort bien le lien. C'est ici que quelques années plus tard nous repasserons lors de notre "Via Francigéna" qui nous a menés de Canterbury à Rome. Notre parcours sera identique jus-qu'au village des "Fourgs" quelques kilomètres plus loin.
Nous continuons jusqu'à Métabief où nous faisons étape.
Nous sommes à l’hôtel "Les Géra-niums", tenu par une charmante dame âgée connaissant bien la région.