TRAVERSEE DES ALPES 

LE CHEMIN EUROPEEN GR5/E2 

(de la mer du Nord à la Méditerranée) 

Avec cette page, nous allons vous faire découvrir le Queyras (si ce n'est pas déjà fait pour beaucoup d'entre vous !).

Queyras : des Fonds de Cervières à Maljasset

Sommaire

L'étape est très courte aujourd'hui. Elle commence par la montée au col de Péas avec le pic de Rochebrune (point culminant du Queyras) au pre-mier plan à notre droite.
Les alpages sont couverts, par en-droits, de linaigrette (Eriophorum scheuchzeri). On vous en isole une !

Après une paisible descente, nous voici au hameau de Souliers.
Son refuge est une table réputée qui amène beaucoup de monde par la petite route qui dessert le hameau. Beau-coup d’ambiance dans ce refuge où le gardien qui a une grande gueule ne peut cependant faire oublier l'iras-cible et atrabilaire "Madame Humbert" qui nous a quittés depuis déjà quel-ques années.
Celle-ci, dont la réputation avait fran-chi l'atlantique puisque des guides américains la recommandaient, avait la spécialité de "maltraiter" le client. Ce qui aurait ailleurs rapidement con-duit à sa perte n'importe quel com-merce, ici, le remplissait. Un portrait et quelques anecdotes ci dessous.

Madame Humbert, plus connue sous le nom de "Madame Souliers" (elle était, dit-on, propriétaire de beaucoup de biens dans le village) était une forte femme dans tous les sens du terme. Elle avait eu 8 enfants dont un, guide de haute montagne, était mort prématurément au Mont Viso. Un agrandissement de sa photo trônait en bonne place dans la salle à manger. Une anecdote qui m'a été contée concernait un groupe d'enfants en famille trop bruyant à son goût. Elle les a envoyés dormir à l'étable ! Les enfants n'ont bien sûr rien dit mais les parents ... aussi ! Lors d'un séjour avec mon fils ado, il s'est fait surprendre à traîner, sans but comme savent le faire les ados, dans le couloir du gîte. "Et toi, tu fais quoi là" s'est-il entendu dire d'une voix menaçante ! Le lendemain matin, un couple d'étrangers a, au petit-déjeuner redemander du pain. Tempête verbale de Madame mettant en avant son âge et l'heure depuis laquelle elle est levée. Ils n'ont pas compris le motif de l'ire de la patronne et les sourires amusés de la salle (Madame Humbert était très connue pour son comportement outrancier et certains faisaient peut-être le détour pour le spectacle). Mais, mais, mais, ... la cuisine de Madame Humbert méritait elle aussi le détour !
A signaler, en bout de table avec les randonneurs, le frêle, doux et gentil Monsieur Humbert d’une amabilité exquise avec ses clients !

Nous avons du temps, alors, nous allons faire un aller et retour au proche lac de Roue.

L'étape va être longue. Il fait frais et même presque froid au départ. Nous repassons à nouveau au bord du lac de Roue «  baigné par la douce lumière du matin".

Nous retrouvons notre GR5 (lâche-ment abandonné à Montgenèvre) au niveau du lac et nous descendons sur Château Queyras par un chemin pa-noramique dans les mélèzes.

Nous partons de Ceillac avec des prévisions météo très mauvaises mais après avoir pris un excellent petit-déjeuner avec du pain frais (cela faisait si longtemps !).
Le temps est couvert et venteux. Après quelques dizaines de mètres de goudron, nous empruntons un chemin qui s’élève rapidement le long de la falaise (il est même taillé dans celle-ci par endroits). Puis, en longeant le torrent de Pré Girardin nous atteignons le lac Miroir.

Le chemin serpente dans les prés et les arbres. A 2 280 m nous passons un col sans nom avec une fontaine et après avoir contourné un cirque à flanc nous atteignons le col Fromage à 2301 m. Il y a beaucoup de vent et les parapentes sont à la fête.
Avant de descendre sur Ceillac où nous dormons, Nicole, l’entomologis-te de l'équipe, fait une "traque" aux criquets !

C'est ensuite le lac Saint-Anne d'une belle couleur turquoise. Nous y trouvons d’autres personnes mon-tées par un autre chemin. Encore une montée pour atteindre le col Girardin, où nous ne restons pas longtemps tellement le vent souffle. Nous pourrions décoller !

Les cinquante premiers mètres de la descente sont très raides et dans la caillasse, puis c’est une belle pelouse verte bordée de rochers où les nombreuses marmottes jouent, courent, et ne semblent pas gênées par notre présence (cependant, le terrier est proche !).
Un petit passage assez aérien où, dans la pente pourtant très raide, une marmotte nous observe (tout en bas de la photo au milieu). C'est à la confection du site que nous la découvrons et nous vous la montrons (pixélisée par le fort grossissement).
Et descente jusqu’à la route que nous suivons pour atteindre le refuge CAF. Il est bien agencé avec de vastes sanitaires (et nous avons un grand lit !). Nous dînons avec un couple belge mixte (flamand et wallon). Nous  échangeons sur les problèmes de langue que connaît la Belgique. Les enfants à l’école apprennent les deux langues simultanément ! Cherchez l’erreur !

Madame Humbert