TRAVERSEE DES ALPES
LE CHEMIN EUROPEEN GR5/E2
(de la mer du Nord à la Méditerranée)
Mercantour : du Col de Larche au "Suquet"
A près de 2 000 mètres d'altitude, au Col de Larche, au réveil, il fait grand froid. En remontant le vallon de Lauzanier nous constatons que les sommets sont "poudrés" (effet probable de la pluie d'hier associée au froid). Au lac du même nom (à 2284 mètres) il commence à y avoir beaucoup de neige. Nous devions passer Le "Pas de la Cavale" qui est à 2671 mètres. Sa face sud, que nous devions descendre, est réputée comme étant fort raide. Une descente raide enneigée c'en est trop pour moi alors la décision est prise de rebrousser chemin. Nous apprendrons le soir par des randonneurs qui y sont passés que la face sud était sans neige ! Une brève vidéo Daily Motion propre à justifier mes craintes !!!
En conséquence, nous décidons d'aller à Bousseyas, terme de notre étape, en stop. Pas simple mais nous aurons beaucoup de chance.
De retour à la route, rapidement une première voiture nous descend à Jausiers dans la vallée. Postés au carrefour de la route montant au col de la Bonette nous sommes tout aussi rapidement "embarqués" par un couple de Hollandais. Ceux-ci ont rapidement "la trouille" car la route est étroite et bordée de vides impressionnants. Ils nous laisseront très proche du sommet car les possibilités de faire demi-tout sont rares. Petite marche à pied jusqu'au col où, au parking, une "indigène du cru" qui elle n'a manifestement pas peur du tout, nous déposera devant le gîte !
Nous sommes en chambre et beaucoup mieux qu'au dortoir où les gens sont entassés. Diner "léger" ne correspondant pas du tout à un régime randonneur. Bon … on n'a pas trop marché ... mais les émotions çà creuse !
Au départ de Bousieyas, en nous élevant de quelques centaines de mètres, au travers de paysages de rêve, nous atteignons le col de la Colombière.
Et nous voici à Saint-Dalmas-le-Selvage. Joli village avec son église et son traditionnel ca-dran solaire.
A notre arrivée, en fin de matinée, à Saint Etienne de Tinée nous dégustons notre première spécialité niçoise à base d’anchois.
Nous faisons, en attendant l'ouverture de notre gîte, une visite commentée des églises de Saint-Etienne de Tinée. Elles nous font penser à Notre Dame des Fontaines visitée lors d'un séjour dans le Mercantour. Nous apprenons également beaucoup de choses intéressantes sur les institutions que sont les "pénitents blancs" et "les pénitents noirs" (celles-ci subsistent encore dans la commune).
Le soir, Robert Lutenbacher, un ami du Club Alpin de Paris, établi dans la région niçoise lors de son départ à la retraite nous rejoint. Il va nous accompagner quelques jours.
L'étape vers le gîte de La Roya va être courte. Nous montons dans les bois jusqu’à la station d’Auron qui date de 1937. Pas de quoi déclencher un en-thousiasme délirant comme le montre la photo ! Un golf, de création récente nous fait errer un moment à la re-cherche de notre chemin. Le sentier reprend ensuite dans les bois sur un tapis d’épines de mélèze. Repas au col du Glainon.
Chardons et abeilles font la joie de Nicole ! Le gîte de Roya est dans l’ancienne école rénovée. Il est moder-ne et confortable. La décoration est faite de planches mathématiques qui nous rappellent quelques souve-nirs. Le repas est mesquin (cela devient une habitude !).
Aujourd'hui nous avons une longue étape. Nous montons le long d'un ruisseau puis en forêt. Nous passons un verrou et aussitôt l’horizon s’élargit. Un beau pâturage et nous arrivons à une bergerie où vit une jeune femme et son bébé de quatre mois ! C’est bien isolé… Le cirque est barré par une falaise dans laquelle se trouve un passage. Quelques pozzines et nous voici au col de la Crousette à 2 480 mètres (c’est le dernier col à "plus de 2 000 mètres" de notre parcours alpin). Il est situé sur l’arête du « Mont Mounier" qui culmine à 2 817 mètres.
Nous faisons une longue descente avant une dernière remontée aux Portes de Longon pour arriver enfin au refuge des "Vacheries de Roure" accom-pagnés des marmottes. Nous dînons avec une jeune femme, Gisèle, sportive de haut niveau, qui fait Cha-monix-Menton pour une association de diabétiques en 13 jours !
Il n'est pas 7 h 00 que Gisèle et Nicole sont déjà sur le départ ! Gisèle … va nous perdre rapidement !
Belle descente sur Roure avec la "douce lumière du matin" éclairant les sommets voisins.
L'église "Saint-Laurent de Roure" et ses "polyptyques" présentent un certain intérêt. Ci-contre le polyptyque de l'assomption. Les liens vous en disent encore plus.
Un regard arrière vers une montagne colorée avant d'arriver au gîte de Lorenzo.
Nous le connaissons car Nicole avait eu recours à ses services, en tant qu'accompagnateur, pour faire la Vallée des Merveilles et le balcon du Gélas lors d'un séjour du Club Alpin dans le Mercan-tour.
Le gîte est confortable et nous revoyons Lorenzo avec plaisir et apprécions son "franc-parler".
Il profite du repas du soir pour annoncer à ses clients : "ici, au petit-déjeuner c'est pain, beurre et confitures. Pas de céréales car on n’est pas des Anglais" !
Longue et belle étape, avec curieu-sement une seule photo, se terminant à quelques centaines de mètres de l’arrivée au Suquet par une chute de ma part.
Nicole nous dit : "Très belle étape en crête avec vue sur beaucoup de plans, dont peut être la mer". Les nuages montent assez vite ce qui nous permet de ne pas avoir trop chaud. En 4 heures nous sommes aux cabanes de la Frasque et 2 heures plus loin nous récupérons le GR510. Un large chemin taillé dans la falaise nous amène sur une petite route. Nous coupons les virages de la route par des raccourcis, et en prenant le dernier, je fais une chute, entorse … et c’est en claudiquant que j'arrive à l’hôtel".
Retour en bus dès le lendemain à Nice.
Nous voyons les toits de Nice et la mer depuis la chambre de notre hôtel. Pas encore remis de la déception de ne pas avoir pu continuer jusqu'au terme de notre projet, je fais la photo la plus nulle qu'il soit possible d'imaginer. Les toitures de NIce qui ne présentent absolument aucun intérêt et la ligne d'horizon qui passe au milieu de la photo !
Nous y sommes arrivés en bus et, ce n'est que plus d'un an après que nous poserons nos sacs sur la plage de Menton après avoir fini le parcours, "à pied" et "ensemble".
Vous, si vous le souhaitez, vous pouvez conti-nuer tout de suite !