LE CHEMIN DU NORD 

(El Camino del Norte) 

DIAPORAMA 

Tracés des différentes étapes constituant cette page 

Je vous livre quelques photos "ratées" (voir explications plus loin) faites lors de mon départ le lendemain, en ville moderne et au bord du fleuve Nervion qui fait de Bilbao un port. 

Le temps est parfait et les vallonnements du pays basque sont parfaitement visibles. 

Aujourd'hui je rejoins Bilbao en une seule étape de 34 km. Mon guide préconisait une étape plus courte afin de n'avoir que 10 km à faire le lendemain et d'arriver ainsi tôt à Bilbao. Les villes, ce n'est pas trop mon truc et demain je devrais en faire une courte pour aller à Portugualete (pas d'autres alternatives). 

Les 10 derniers kilomètres c'est l'entrée dans Bilbao. La route, l'autoroute, le train et ... les avions (le chemin est dans l'axe de la piste !). Je pouvais prendre le bus, mais j'ai décidé de ne pas le faire d'autant que le chemin finit par quitter la route et part gravir le Monte Avril, belvédère boisé dominant Bilbao. 

C'est le moment qu'a choisi la météo pour obscurcir le ciel et la vue sur Bilbao perd alors beaucoup de son intérêt. 

Le quartier historique est fait de petites ruelles avec de nombreux bistrots. Nous sommes un vendredi soir ... 

Je me trouve une "pension" (l'albergue est à 3 km du centre-ville) sans bistrot en dessous. 

Ma nuit sera tout de même perturbée par les passages de groupes plus ou moins avinés passant sous ma fenêtre lors de leurs déplacements d'un bar à l'autre. 

Le lien vous donne à voir de nombreuses photos que vous pouvez agrandir. L'étroitesse des rues fait que faire des photos est quasi impossible.  

Les plus perspicaces auront deviné que je ne suis pas d'excellente humeur. J'ai mal aux dents ! 

Un véritable sentier ! La denrée est devenue rare ! 

Les chiens ? Sauf exception rarissime, les chiens en liberté ne m'importunent pas (ils voient beaucoup de monde passer). Ceux attachés aboient et tirent sur leur chaîne furieusement. Celui-ci fait preuve d'un profond mépris. Celui en dessous semble très pensif. J'ai beaucoup d'affection pour les chiens qui ne m'embêtent pas !  

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A gauche, la bouteille de cidre sortie de son seau à glace et débarrassée de la serviette qui lui entourait le col (la classe !) et la chope de bière, au milieu, mon voisin de table qui m'autorise à le prendre en photo alors qu'il se sert en cidre de la manière qu'il convient (1) et enfin à droite la bouteille de "licor de hierbas" (2) mise à ma disposition par le patron (probablement à l'instigation de mon voisin). 75 cl d'un cidre à  6° plus 50 cl d'une bière à 6-7° c'est déjà pas mal mais si l'on y ajoute la "licor de hierbas" çà commence à faire trop. J'ai fini par prendre place à côté de mon voisin pour déguster la "licor" et de fil en aiguille nous en sommes venus à parler politique : l'Espagne et Podemos, la France et le Front National, ... on a refait le monde selon une vision qui sera commune. Echange d'adresse et promesse de communiquer. 

Retour emprunt d'un maximum de dignité à ma chambre toute proche. 

 (1) Pour en savoir plus sur ce rituel asturien, mais aussi basque, voir le dernier alinéa de la page "Oviedo à Venta del Esclampero" du "Camino Primitivo" ainsi que la 5ème image de la page suivante (Venta del Esclampero à Cornellana). 

 2) Alors que nous progressions, Nicole et moi, sur le Camino del Sureste (Alicante-Santiago) nous marchions de concert avec un monsieur que nous croyions très âgé mais qui en réalité était plus "abimé" qu'âgé. Dans un bistrot, encore très tôt le matin alors qu'il s'envoyait un "petit verre", je lui avais gentiment fait remarquer qu'il ne devrait pas boire d'alcool si tôt. La réponse fusa, un large sourire sur le visage : "No es alcool son hierbas" (ce n'est pas de l'alcool, ce sont des herbes) ! 

Et c'est l'arrivée à  Gernika. Une auberge de jeunesse complète mais aussi un hôtel qui fait des chambres pèlerins à 20 €. J'ai droit à un placard à balais (c'est là qu'ils sont effectivement rangés !) mais en l'absence de toute autre solution, hormis l'hôtellerie classique, il faut se contenter de ce qu'il y a. 

Le lien vous explique tout ce qu'il convient de savoir sur Gernika (Guernica en castillan) et le criminel bombardement italo-allemand qui l'a presque complètement anéanti (Mademoiselle Wikipédia toujours modeste prétend qu'il ne s'agit que d'une ébauche !). Et pour encore plus d'informations, une page spécifique au bombardement. 

Passons maintenant à mon séjour dans cette ville quasiment reconstruite entièrement (par des prisonniers politiques sur ordre de Franco). J'arrive suffisamment tôt pour prendre mon "menu del dia" dans la brasserie-restaurant où j'ai négocié ma chambre. Il a fait chaud et, en plus de la bouteille de cidre que j'ai acceptée comme boisson de mon menu, je commande, pour la soif, une bière "grande" (c'est-à-dire 50 cl). Nous sommes dans une vraie brasserie et c'est une bière allemande. Le cidre ? 6° c'est écrit sur la bouteille. 

Ci-dessous, les éléments du délit (si c'en est un) et plus bas les explications. 

Au départ, c'est le grand beau et je peux photographier le monastère sous un ciel d'un bleu parfait. Ca fait du bien après ces quelques jours de temps couvert. Quelques centaines de mètres sur cette petite route sans circulation et me voici en pleine nature. 

Je me retrouve peu après le départ dans un chemin encaissé, très pentu et pavé de grosses pierres lisses rendues glissantes par l'humidité des jours passés. Je prends beaucoup de précautions pour éviter la chute. Une alternative "petite route sans circulation" existait mais c'est le plus souvent après que l'on s'en aperçoit. 

Une magnifique journée avec quantité de photos  donc, vous n'échapperez pas à un diaporama !         

La plupart ( pour ne pas dire tous) des "rando-pèlerins" ne dépassent pas Markina Xemein. Moi je continue jusqu'au monastère de Zenarruza où il y a un hébergement. Je traverse le village de Bolibar lieu de naissance des ancêtres de "Simón José Antonio de la Santísima Trinidad Bolívar y Palacios" plus connu sous le nom de "Simon Bolivar". 

Le panneau d'un hôtel, juste avant le monastère propose des chambres individuelles à 20 €. Nicole ma conseillère en rites religieux étant absente, je choisis ce petit hôtel où je disposerai d'une belle chambre, mangerai mal en compagnie d'une famille de Lettons qui ne parle que  letton, russe, anglais et allemand mais pas français ou espagnol. Quel manque de culture ! 

Toujours un temps glauque même s'il ne pleut pas. On fait avec ! 

- La vue "d'en haut" de "Deba" laisse voir une mer très agitée.  

- La chaussure exposée (apparemment en bout de course !) a été disposée de telle sorte que le talon ne repose pas   grâce aux pierres déposées à son extrémité. 

- Une preuve que le temps est ... couvert ! 

- A Markina Xemein, la curieuse église hexagonal San Miguel de Aretxinaga a été érigée autour de  trois roches en équilibre. 

Première pluie sérieuse en quittant Zarautz. Jusqu'à Getaria c'est une piste cyclable et piétonne très large et en encorbellement au-dessus de la mer. Je jouis du spectacle des vagues déchaînées qui se fracassent sous l'encorbellement sans m'atteindre. A Getaria la pluie cesse mais le temps reste très maussade. 

Ci-contre une statue près d'une fontaine dans un village et ensuite la dégustation de cidre mis à disposition par un paysan local moyennant 2,50 euros. Je partage une bouteille avec "le Japonais à la casquette verte" qui semble m'apprécier beaucoup ! 

A Deba, l'albergue occupe le premier étage de la gare toujours en service. J'intrigue honteusement pour que l'hospitalero installe le "jap" dans un autre dortoir que le mien. 

Contact au restaurant avec un groupe de francophone (dont un Sud-africain et un Californien). L'autorité est exercée par un couple. Ils ne marchent pas systématiquement ensemble mais se retrouvent  régulièrement dans la journée. A coups de bus et de trains, ils avanceront longtemps conjointement avec moi. 

Aujourd'hui, temps couvert mais toujours sans pluie. Mon étape est à Zarautz où il y a une auberge de jeunesse. Je chemine dans la campagne sur de petites routes sans circulation. Ciel gris qui ne met pas en valeur le paysage. 

A Orio une belle maison à blason avec devant "le japonais à la casquette verte" (voir plus loin), un petit ermitage dédié à Saint-Martin de Tours et à Zarautz la plage vierge de baigneurs.  

"le japonais à la casquette verte" ? Je me retrouve avec lui dans une chambre de deux à l'auberge. Communication limitée du fait qu'il ne pratique que l'anglais. 

Il s'endort très rapidement et une demi-heure après, il fait une sorte de "détresse respiratoire" et émet un son prolongé proche du "cri du porc qu'on égorge"(1). Et toutes les demi-heures, ça recommence. Nous disposons d'une salle de bains immense. J'y traîne mon matelas et réussi, tant bien que mal à trouver le sommeil. 

Mon objectif des jours suivants sera de ne jamais me retrouver dans le même dortoir que lui !  

 (1) Tous les ans à Trie-sur Baïse (65) il y a le championnat du monde du "cri du porc qu'on égorge". A noter que des journalistes étrangers couvrent l'évènement, y compris des Japonais. 

A peine arrivé, je suis apostrophé par un "rando-pèlerin" qui me dit son prénom, me demande le mien et me présente le reste de "son groupe" composé de français, d'Espagnols et d'anglophones d'origines indéterminées. 

Pourquoi "son groupe" ? C'est là un phénomène souvent constaté sur les chemins de Compostelle qui est la constitution de groupe pouvant dépasser la dizaine de personnes. Inexpérience de certains, difficulté de rester de longues heures sans parler, ... Le plus souvent le groupe a son chef plus ou moins occulte mais que l'on écoute . Ici, c'est mon "apostropheur" qui parle français (il est de Toulouse), anglais et espagnol. Lorsqu'il parle espagnol, il se croit obligé de "gueuler" comme le font souvent ceux-ci ! Son "aura" il la tient du fait qu'il  "est parti de chez lui comme au Moyen Age". Ouahou, la classe ! C'est là que j'interviens comme "casseur d'aura". 

- formidable, tu vas donc rentrer à pied. 

- n'importe quoi, plus personne ne fait ça de nos jours. 

- si, moi et depuis Paris. 

- !!!!! 

Me voici de facto exclu du groupe (que je n'aurais bien évidemment pas intégré) et il cesse de m'adresser la parole. 

A l'accueil,  j'obtiens de bons tuyaux. L'endroit où se trouve le "hogar de los ancianos" (foyer des anciens)  qui sert des repas, bons, copieux et ... pas cher dans une ambiance de joueurs de cartes octogénaires. C'est une spécificité espagnole que ce genre d'institution que nous avons pratiqué plusieurs fois avec Nicole. Les anciens sont très contents d'avoir de la visite. Si j'osais, je dirais de jeunes ! Second tuyau, la place d'une cité proche où un bar sert le petit-déjeuner dès 7 h00. 

Je précise, pour ceux qui l'ignoreraient encore, que je ne suis pas un accroc de ce genre d'endroit ! 

Grosse affluence sur la première plage rencontrée, de magnifiques demeures et un peu moins de monde sur la dernière plage à proximité de mon auberge de jeunesse où je vais être hébergé. 

Ici c'est 16 lits entassés dans un sous-sol, pas de repas du soir et de petit-déjeuner mais, il y a des alternatives (voir plus loin). 

Après être passé de l'autre côté en bateau (voir le diaporama qui précède), j'attaque un escalier, souvent raide et avec des marches très inégales. Je marche  de concert avec un "rando-pèlerin" italien avec qui les échanges se font très bien en "itagnol". 

Au sommet, la récompense. je vais cheminer longuement sur sentier à flanc, côté mer. Et une fois encore pas d'autre alternative que de vous proposer ci-dessous un ... diaporama 

Cette abondance de documents iconographiques sera vite compensée par des journées avec seulement quelques photos bien grises et même une fois, ... pas de photos du tout ! 

... où il y a foule. Comme déjà dit, c'est dimanche et le site est de toute beauté. J'ai fait tout plein de photos alors, ci-dessous, un diaporama . 

Le moment arrive où il faut redescendre de nos hauteurs surplombant la mer. Et c'est la descente sur San-Sebastian que l'on aperçoit, d'en haut, au travers de la végétation. Dans le lien ci-dessous, quantité de renseignements et de nombreuses photos à voir plein écran. 

Dernier regard sur ma magnifique auberge de jeunesse et début d'un parcours sur route pour rejoindre le sanctuaire de Guadalupe. Bof ! Beaucoup de visiteurs montés en voiture mais aussi des groupes de randonneurs avec qui j'échange. La vue sur l'embouchure de la Bidassoa est fort belle. 

C'est là que commence la piste forestière qui chemine de niveau, dans les arbres, sur le flanc du mont Jaizkibel. C'est dimanche, des promeneurs, des joggers, des VTT mais cela reste plaisant même si on ne voit pas la mer et que le bruit du couloir industriel  de Irun monte vers nous. 

Notre parcours le long du mont Jaizkibel se termine. La mer réapparaît et c'est la descente sur Pasai Donibane (San Juan en castillan !) ... 

Hondarriba (Fuenterrabia en espagnol et Fontarrabie en français) est une très jolie petite ville avec un front de mer donnant sur l'estuaire de la Bidassoa (Hendaye est seulement à quelques centaines de mètres en face !). De belles fortifications englobent une vieille ville intéressante. 

A l'auberge de jeunesse où je suis hébergé, j'ai une chambre à deux lits avec sanitaire complet pour moi seul. C'est un peu excentré mais bien placé pour mon départ de demain. 

Parti sous le crachin à Tarbes, j'arrive à Hendaye par grand beau. Le parcours le long de la plage d'Hendaye pour aller prendre le bateau qui franchit l'estuaire de la Bidassoa est très plaisant. Première traversée en bateau du parcours qui sera suivi par d'autres. 

Ce tronçon de six jours aura été un très beau parcours dans le Pays basque espagnol. La météo ? Plutôt favorable car, si durant deux jours le ciel sera plutôt couvert, il ne pleuvra pas. Beaucoup de chemins et pistes forestières car le parcours, pour nous faire éviter les routes, nous fait plonger dans des trous invraisemblables (et bien sûr en remonter !). C'est le début, on a la forme ! 

Hendaye à Bilbao 

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