Comment passer du GR7/E4 à un chemin de Compostelle ! 

 

Après une courte étape entre Moratalla et Calasparra sans histoires particulières (sauf peut-être le double passage à gué totalement inutile et nous sortant du chemin !) nous nous retrouvons à l'heure du repas (14h00 !) dans la seconde. Premier objectif : trouver à se loger. Trois policiers locaux (pas "locos" du moins en apparence !) nous révèlent "l'incroyable": il n'y a pas d'hôtels à Calasparra, ville d'au moins 20 000 habitants ! Un "indigène du cru" nous apprend qu'il y en a un ... en construction  ! La visite à l'office de tourisme, le bistrot en Espagne, ne fait que confirmer la situation : pas d'hébergements. Nous sommes un samedi après-midi alors pas (ou plus ?) de bus, ni de train. Un taxi, dont nous finissons par obtenir le numéro, mais pour où ? 

- Moratalla ? On en vient. 

- Le sanctuaire N.D de quelque chose ? Logement mais pas de repas ! 

- Enfin l'hôtel Argos à une dizaine de km sur la route de Caravaca de la Cruz ? Pas du tout la direction de notre prochaine étape vers Cieza qui fait déjà 34 km mais, ... faut bien aller dormir quelque part ! Le taxi aimablement appelé par le "bistrotier" nous y conduit. Ce soir, le personnel est de repos donc, ... pas de repas. L'accueil est plutôt du genre "dort en chiant" et sans le conseil du chauffeur de taxi qui nous signale un resto à moins d'un km nous aurions dû grignoter les quelques aliments restant dans nos sacs. 

La situation est la suivante : 

- Nous sommes dans un hôtel de bord de route plutôt cher. 

- Partir de là pour aller à Cieza où, il n'y a pas non plus d'hôtels, nous le saurons plus tard, n'est pas possible (probablement plus de 40 km sur des chemins mal balisés). 

Décision énergique : on reste un jour de plus ! 

Le dimanche sera consacré à réfléchir, à prendre des décisions et à se promener (tout de même). La promenade nous conduira, à l'écart de la grande route, vers une petite embalse puis au village de VALENTIN où nous buvons chacun deux verres de "blanc" (bouteille sur la table !) accompagnés de délicieuses olives. 

Au chapitre des décisions, aidés par la jeune patronne (pas "dort en chiant" du tout) puis par son frère qui lui succède, nous décidons de quitter cette"Région-Province de MERDE" qu'est Murcia ! 

Comment ? Demain le train de 10h52 en gare Calasparra (à 7km de la ville) pour Alicante via Murcia. Cela sera fait, via un taxi et vers13/14 h nous sommes à Alicante, capitale de la région du même nom, appartenant à la "communauté de Valence". 

Hôtel "Catalunya" : parfait pour 35 € et un petit resto que nous fréquenterons durant les 3 jours de notre présence. 

Décision prise, à l'aide du topo de Valence, de reprendre à Elda pour au moins 4 étapes avec hébergements. La visite à l'office de tourisme de la "communidad" ne règle pas le problème des 100 km sans hébergements après nos quatre étapes "assurées" (erreur fatale d'ailleurs). Répnse : "quand il y a rien, il y a rien" nous dit-on après nous avoir remis un document sur le chemin d'Alicante (dit chemin du Sud-Ouest). On nous conseille de nous rapprocher d'associations de marcheurs pour connaître des hébergements. 

La tentative de retenir par internet le premier hôtel après Elda se révèle décisive. le dit hôtel est à 8 km de la ville où nous allons et pas dans la bonne direction ! 

"Ras le cul" du GR7/E4 puisque c'est çà on va faire "le chemin d'Alicante" Jusqu'à Tolède (pratiquement un retour à pied à l'avion !). S'en suit une intense activité de recherches nous faisant traverser plusieurs fois de suite, dans sa plus grande longueur (librairie, point de départ à l'église Santa-Maria, siège des "amis du chemin"). 

C'est mardi soir à 17 h 00 que nous empochons notre "crédential" et un topo fort bien fait. Achat d'un duvet, d'un tapis de sol et ... visite d'Alicante. 

Et c'est ainsi que ce jeudi matin, sac au dos*, dans la poussière des camions sortant des carrières, longeant une prison et arrivant finalement dans un site sauvage de toute beauté, nous avons entrepris, en lieu et place du GR7/E4 notre xième camino. 

*Ceux-ci délestés de 5 kg de docs "expulsés" vers la France.