EL CAMINO DO MAR 

(au long des côtes de la Galice) 

Fin du "Camino do Mar" et début du "Camino Ingles". Pour la circonstance, j'aurais aimé séjourner dans une ville plus attrayante. Le Général Franco y est né, donc, ça commençait déjà mal. 

En plus, ma réservation à l'hôtel "El Cairo" s'est révélée être une véritable "arnaque". Un carré de 4mX4m sanitaire inclus, sans fenêtre (juste un "velux" de 1mX1m sur le toit). Et 52 € pour ce "trou à rats" ! Le fait d'aviser le patron que je vais me plaindre à "Booking" le décide à me recréditer une remise vers mon compte. La dernière nuit, il va me pleuvoir sur les pieds ! 

Faire des photos dans la ville ? Je n'ai pas trop envie car on n'obtient jamais rien de bon sans un matériel adéquat. 

Je décide donc que les grandes grues portuaires présentent une certaine esthétique ! 

Les voici donc. 

Et voici Ferrol ! Des installations portuaires, militaires et commerciales, parsemées de grues. 

Ce n'est que le deuxième jour que je réussirai à m'approcher du bord de l'eau. Tout est protégé par des murs dont les plus bas font autour de cinq mètres. 

Je finirai par trouver le port, à la fois de pêche et de plaisance, où je pourrais m'approcher de l'eau et trouver un restaurant sympa fréquenté par les ouvriers des arsenaux voisins. 

Le lien ci-dessous vous présente la ville. 

Le lendemain , je prends mon petit-déjeuner avec la dame espagnole et sa fille que j'avais rencontré à San-Andres-de-Teixido. Longue conversation intéressante. Le patron de l'hôtel est là. Pas tellement communicatif, mais ce style de fonctionnement qui consiste à rencontrer ses clients quand ils partent n'est pas fait pour favoriser des rapports chaleureux. 

Faute d'avoir trouvé un hébergement à Covas (fin de l'avant dernière étape du "Camino do Mar"), j'ai décidé de "tirer droit par la route" pour rejoindre Ferrol terme de mon chemin (et début du "Camino Ingles"). 

C'est une route qui traverse de nombreuses agglomérations. Il y a donc souvent des trottoirs. Ailleurs, la B.A.U. est suffisamment large. Je vais avoir la pluie durant deux heures et les 12 kilomètres estimés vont se révéler être 17 ! 

Et voici Valdoviño. C'est le "presque" terme de mon étape. C'est l'heure ! Je prends mon vrai repas de midi (à 14h00) dans l'un des restaurants de la plage. L'horreur totale, d'immenses parkings, des buildings, des baigneurs à "touche-touche" ... 

Je pars rapidement vers mon hôtel "Valdoviño Express" en longeant sur deux bons kilomètres la lagune que vous distinguez sur la première photo. C'est un chemin aménagé et majoritairement arboré. Mon hôtel, fonctionne avec un nouveau concept qui a tendance à se répandre de plus en plus. On vous dit qu'à votre arrivée, il n'y aura peut-être personne pour vous accueillir et que le jour de votre arrivée vous recevrez par SMS un code vous permettant de pénétrer dans l'hôtel muni de la clef de votre chambre. Promesse tenue : il n'y a personne ! L'installation est neuve et bien aménagée pour un prix raisonnable. 

Une petite zone industrielle proche de l'hôtel mais pas de restaurant pour le soir. Je retourne donc à la plage, ainsi qu'au même restaurant qui était plutôt bien. Les trois photos qui suivent sont issues de cet aller-retour alors que le soleil baisse sur l'horizon. 

Avant d'avoir entamé ma nouvelle réserve d'eau, j'arrive à la plage de "Pantin" (aucun rapport avec la commune de Seine-Saint-Denis !). C'est une plage principalement dédiée au "surf". Il y a un restaurant où je peux consommer un plat, m'inonder de "gaseosa (limonade) et contempler, en esthète, les corps bronzés des jeunes surfeuses plutôt nordiques qu'espagnoles. 

Si vous agrandissez la photo, vous distinguerez mieux, au fond de celle-ci,  la route touristique qui parcourt la côte sur une vingtaine de kilomètres. 

On y jouit belles vues mais la mer reste toujours ourlée du gras des naufrages des pétroliers survenus il y a quelques années. 

Sur la route nationale les bars sont tous fermés et avant de la quitter, je me vois dans l'obligation de demander de l'eau en sonnant à une porte (mes seuls 50cl pris au départ risquant d'être insuffisant). 

En cours de route, ce reliquat de la grave crise immobilière qui a frappé l'Espagne, il y a quelques années. 

DIAPORAMA 

Le départ se fait en longeant la plage, qui est plutôt belle, mais ensuite, il faudra marcher sur la B.A.U. (large heureusement) de la AC-566 sur environ sept kilomètres. Ce désagrément est toutefois compensé par le spectacle de la côte très belle en cet endroit. C'est le "grand beau" et le diaporama qui suit va vous en faire profiter. 

En arrivant ici, j'ai rencontré une dame et sa fille espagnole qui font le "Camino do Mar" accompagnés d'un véhicule de soutien (coche de apoyo). Elles parlent un bon français et je les retrouverai demain à Valdoviño. 

Après ma courte visite du site, je dois remonter sur les hauteurs par un chemin à flanc de montagne qui contrairement au précédent est bien dégagé et semble fréquenté. J'ai 200 mètres de dénivelé à faire mais le sentier est à l'abri du vent et il fait une chaleur lourde. J'en bave ! 

La descente sur une route plutôt étroite vers Cedeira est sans problème (la météo plutôt glauque ne déplace pas les foules vers San-Andres-de-Teixido). Je découvre mon hébergement dans une "Pension" en étage. La propriétaire du style "tenancière de maison close" (je me base sur mes références filmographiques !) me fait savoir qu'il n'y a pas d'internet et que l'on paye en liquide (efectivo). Le bar en bas à l'internet. La chambre est correcte mais 45 € pour une chambre louée au noir, c'est plutôt cher. Je verrai pire à Ferrol. 

Rien de particulier à dire, ni à photographier, dans cette ville balnéaire nichée au fond d'une baie. 

Le sanctuaire de San-Andres-de-Teixido était sur mon parcours. Le tracé de "Twin-Astir" représentait, pour s'y rendre, un chemin de descente évitant la route. Je le trouve difficilement. Il est encombré de végétation, très pentu et encombré de pierres. J'y renonce et reviens à la route. 

Petit village, petite église et les deux cents mètres d'une rue bordée de stand vendant des objets religieux. Des bars, des restaurants bien sûr et peu de touristes compte tenu de la météo. Je serais tenté de dire : "circulez ya rien à voir" mais, chacun son truc ! 

Pas grand-chose sur le Web sinon ce lien vous livrant une très courte vidéo de petite dimension. 

La partie droite de la chaussée accueille des bovins et de nombreux chevaux. Ceux-ci n'hésitent pas à occuper la route. Nous commençons à descendre et c'est le retour progressif vers le brouillard. 

Aujourd'hui, j'ai une assez longue étape que j'ai aménagée afin de rester dans des distances compatibles avec la fragilité maintenant avérée de mon dos. J'ai trouvé un bistrot qui ouvre à 6h00. C'est parfait pour le petit-déjeuner. 

Aujourd'hui, je vais m'élever jusqu'à 600 mètres d'altitude et traverser trois couches météorologiques différentes (on dira pour faire simple de deux cents mètres chacune). 

La première, c'est sous les nuages et je remonte dans l'autre sens la route prise hier pour regagner Cariño. Sur la route, ce que je prends d'abord pour un veau, se révèle être un énorme sanglier. Je l'approche à moins de cinquante mètres et c'est tranquillement, sans se presser, qu'il gagnera le taillis. Un panneau nous avise que "le brouillard est fréquent" que "la pente est élevée" et qu'il y a des "animaux en liberté" (Google prétend "en vrac" !). 

La seconde ... c'est "niebla". 

Enfin la troisième, c'est le débouché au grand soleil avec une vue magnifique sur le paysage avec le haut de la "deuxième couche". 

Un immense parc éolien rempli jusqu'à l'horizon la partie gauche de la chaussée totalement déserte à cette heure. 

En plein brouillard, mais avec un banc pour admirer le paysage ! 

Lors du retour vers Cariño nous retrouvons de la visibilité et pouvons voir cette parcelle de jeunes eucalyptus qui ont la particularité d'avoir une couleur très différente de leurs aînés. 

Le soleil, au loin, déverse quelques lueurs sur la mer. Viendra-t-il jusqu'ici ? 

Non ! Le "Cabo Ortegal" ne me sera délivré que sous un ciel "plombée". C'est la loterie de la "Marche au Long Cours". Une étape chaque jour et s'il ne fait pas beau lors d'un passage près d'un site aussi remarquable que celui-ci, c'est dommage mais c'est ainsi. 

La dernière photo vous montre, côté "terre" un ciel bien encombré et c'est par là que l'on va passer pour le retour.  

Le lien "Wikipedia" ci-dessous vous le donne à voir sous le soleil (cliquez). 

Longue montée au travers de la ville par une rue sans charme et rapidement un chemin pédestre exagérément sécurisé (photo iPad de piètre qualité) me conduit à cette chapelle sans attrait particulier. 

Vous avez probablement compris que je ne suis pas de bonne humeur. Il ne fait pas beau. 

Le plafond est bas et ne laisse augurer rien de bon pour la suite. 

Bon, soyons clairs, Cariño c'est moche ! La sonorité du nom de la ville me plaisait mais ce n'est pas suffisant pour rendre un endroit agréable. Résumons : une ville au développement récent, un quartier ancien avec des rues étroites et des maisons basses mais sans aucun commerce ni animation, une plage ridiculement petite envahie par les herbes avec vue sur une zone industrielle ... Je pense que vous aurez compris que le lieu ne m'a pas enthousiasmé ! 

Venons-en à mon hébergement. J'ai réservé pour deux jours puisque demain, je fais un parcours en boucle qui me ramène à mon point de départ. Cela commence mal. La jeune barmaïd consulte un registre et me dit : "deux jours, cela ne va pas être possible. Ce sera un seul". J'ai réservé par "Expedia" (les habitués de la "7" connaissent sa pub) et payé d'avance pour ces deux jours depuis déjà deux semaines. L'arrivée d'une personne compétente réglera le problème. 

J'ai une excellente chambre et les repas sont de bonne qualité.  

Puisqu'il n'y a rien à voir en ville observons un peu ce qui se passe dans la salle du restaurant. 

Le patron du lieu, un monsieur plutôt âgé, aide au service mais il ne remplace tout au plus qu'une demi-serveuse ! 

Un jeune couple arrive et s'installe. La jeune femme a beaucoup de classe avec ses cheveux relevés en chignon et est très belle. Ils commandent quatre bières et, ... la "madone au chignon" en empoigne une et boit au goulot ! Et voilà le charme est rompu. Elle est toujours belle mais vulgaire et manque totalement de classe. 

Qui suis-je pour me permettre de telles observations ? 

Lorsque l'on traverse une agglomération, en plus de la possibilité d'user des trottoirs, on peut admirer des maisons de style local qui ont de l'allure. 

Et quand il n'y a pas de maisons, donc pas de trottoirs, les bas-côtés de la route sont abondamment fleuris. 

Et enfin, à l'entrée de Cariño, ce cinéma abandonné. 

Maintenant la circulation se densifie. Nous sommes un dimanche, c'est le grand beau et le Cabo Ortegal est un "haut-lieu" touristique. Beaucoup de vélos également. 

Je démarre en direction de Cariño par une petite route qui m'épargne la nationale. J'en trouve une autre, qui ne figure pas sur le tracé de "Twin-Astir" et se situe de l'autre côté de la voie ferrée. 

Passage à Ponte da Mera où un bistrot fermé accepte néanmoins de me servir un café puis, en commençant ma montée vers Cariño, j'oublie de prendre un évitement de la nationale par de petites routes. La route ne circule que très peu et, il y a le plus souvent des trottoirs donc, ... pas grave !  

L'après-midi, pour m'occuper, j'avais emprunté un petit chemin balisé menant à un "Muino de mareas" (moulin de marée en galicien). Le bâtiment ancien restauré récemment (2010) est juché sur une digue. A marée montante la mer, au travers du bâtiment, rempli le bassin et, à marée descendante fait tourner la roue du moulin. 

L'usine marémotrice de la Rance en est une illustration moderne. Wikipédia vous explique "tout bien". 

Vous savez que l'on ne rejoint pas la Galice depuis Tarbes en moins de deux jours. Mais, parti tôt d'Oviedo, je suis rendu à Ortigueira au début de l'après-midi du second jour. 

J'ai réservé à l'hôtel "Casa Giz"qui regroupe en trois bâtiments distincts, un hôtel de construction récente, un restaurant plus ancien et une droguerie (marchands de couleurs de mon temps !) datant probablement de plusieurs décennies. 

Je profite du restaurant de bonne qualité tant le midi que le soir. Le soir, le patron, m'offrira un petit verre d'une liqueur assez forte et aromatisée qu'il me dira être de sa fabrication (une sorte de "hierbas" comme cela se nomme en Espagne). 

De retour à Ortigueira après mon retour à Tarbes motivé par des prévisions météorologiques catastrophiques, et, un peu aussi pour ne pas en rajouter trop sur mon dos encore convalescent. 

Pas de "suspense insoutenable" du style "réussira-t-il" ! Tout s'est déroulé au mieux malgré quelques étapes plus longues et plus vallonnées que je ne pensais. J'ai même enchaîné, après Ferrol sur le Camino Ingles, chemin de Saint-Jacques officiel (voir dans les "Chemins de Compostelle"). 

Donc, en route pour ces cinq étapes du "Camino do Mar" faisant suite aux sept effectuées précédemment. 

Ortigueira à Ferrol 

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