DE CHEZ MOI, A ... CHEZ MOI, EN PASSANT PAR 

SAINT-JACQUES DE COMPOSTELLE 

LPapa, maman et les "fifilles" posent ! 

La "queue de sacs" du Monte del Gozo 

La ruée  ! 

"Un peu d'histoire" 

"Le Monte-do-Gozoo" 

C'est la colline la plus élevée des environs de Compostelle (368 mètres). Le pèlerin, au Moyen Age, poussait un cri de joie à la vue des tours de la cathédrale. Le premier d'un groupe arrivé au sommet était proclamé "le Roy". C'est parfois l'origine du patronyme "Leroy" porté par de nombreux Français. Aujourd'hui, l'urbanisation fait que l'on ne voit plus les tours de la cathédrale. Un énorme monument, à l'esthétique contestée, célèbre la venue de "Juan Pablo II" en 1989 (c'est qui çui là !).  

1 - il parle une quantité invraisemblable de langue et soutien mordicus que le latin est inutile. Quand on connaît une langue latine, on les connaît toutes dit-il. C'est son cas, pas le mien !  

2 - Mont de la Joie.  

3 - voir le dimanche 4 juillet (jour N°65) - avant dernier alinéa  et le mercredi 21 juillet (jour N°82) - dernier alinéa. 

4 - voir le dimanche 27 juin (jour N°58) - 1er alinéa  et le mercredi 21 juillet (jour N°82) - dernier alinéa . 

5 - voir le samedi 3 juillet (jour N°64) - avant dernier alinéa  et le samedi 10 juillet (jour N°71) - 2ème alinéa. 

"C'est mon opinion et je la partage" 

"Le complexe hôtelier du Monte-do-Gozo" 

Le complexe hôtelier bâti sur ses pentes a tout, du fait de l'architecture de ses bâtiments alignés, d'un camp de concentration. Toutefois, ni barbelés, ni miradors et je n'ai constaté aucune maltraitance ! Les critiques concernant ce centre sont très sévères, mais je les tempère en disant que, à défaut d'être beau, il est bien utile. En ce qui me concerne, j'apprécie le fait de pouvoir me tenir à l'écart de l'agitation de Santiago et d'être en mesure d'y aller à ma convenance, en moins d'une demi-heure, par la navette de bus. 

Je passe mon après-midi à Santiago et j'y revois quelques-uns de mes "personnages" du chemin. 

La "déglingue de Hontanas"(3) , une première fois au local de remise des "Compostela"* et une seconde fois à la plaza de Gallicia faisant scandale au départ du bus pour le Monte-do-Gozo. Vociférant en permanence et toujours entouré de la même indifférence générale. 

Notre couple de "vieux ch...ts"(4)  est présent sur la plaza de la Quintana. Le monsieur en train de demander quelque chose à un jeune qui refuse avec énergie. La dame râle, on ne sait trop après quoi, avec à la main un bourdon décoré ridicule deux fois plus grand qu'elle. 

La "fiancée à Jose*" toujours aussi "c...e" et qui ne daigne même pas répondre à mon salut. 

Et enfin, "l'aveugle albinos" qui forme un petit groupe avec notamment Christiane de Nantes (5). 

Je prends un certain nombre de photos dont le titre générique pourrait être "les Bidochons font Santiago". Aucun mépris dans mon propos car, au fond, ces personnes qui se font photographier devant la cathédrale avec un "bourdon bidon", me sont plus sympathiques que ces pèlerins "au petit cours" qui trichent et multiplient les incivilités. 

Je suis au Monte-do-Gozo à onze heures du matin. Troisième passage en ce lieu, aussi je m'épargne la descente jusqu'au pied de la colline où se situe l'accueil et pénètre par le haut en traversant une haie végétale. Les bâtiments servant de refuge sont justement ceux du haut et huit cents places sont annoncées. Je connais pour y avoir passé une nuit en 1995 avec les deux Jacques*. Ce sont des chambres avec châlits de six personnes. En 1995, on avait droit à trois jours. Cette année, vu l'affluence, c'est seulement un jour ! Cela n'arrange pas mes affaires car je veux régler immédiatement et définitivement mon problème d'hébergement pour les trois nuits que je compte passer à Santiago. J'assure, en mettant mon sac dans la queue (entre deux centièmes et trois centièmes !), et je me dirige vers l'accueil. Je me renseigne sur les conditions de l'hôtellerie. C'est trois mille pesetas la chambre (cent vingt francs) pour seulement une nuit. Après, si l'on veut rester plus longtemps, le prix triple et passe à neuf mille pesetas (trois cent soixante francs). Je m'apprête donc à ne retenir que pour une nuit et, oh, divine surprise, la jeune fille qui s'occupe de moi me fait une fiche d'hébergement pour trois jours à trois mille pesetas par jour ! Je ne doute pas un seul instant qu'elle soit tombée sous mon charme et l'idée que ce soit une erreur de sa part ne m'effleure à aucun moment ! 

Sur un chemin descendant non revêtu, une bonne cinquantaine de vélos, sans bagage, me doublent à une allure folle en soulevant un énorme nuage de poussière qui met plusieurs minutes pour se dissiper.  

Aujourd'hui, sur les dix derniers kilomètres, c'est le déferlement. Sur la petite route, vide de voiture, qui se dirige vers le "Monte-do-Gozo", il y a foule comme dans un couloir du métro à Paris. C'est l'horreur, mais pour en parler, encore faut-il l'avoir vu et vécu. Je savais, on m'avait prévenu mais je voulais voir. Dans cette foule énorme, il y a une grande quantité de personnes sans sac (ou avec un sac ridiculement petit) qui ne chercheront probablement pas d'hébergement à Santiago, ou qui l'ont déjà. J'ai décidé de ne pas m'inquiéter au sujet de mon hébergement et j'ai raison. 

En remontant retirer mon sac de la queue, je rencontre le Français de Valenciennes habitant Perpignan. Je le renseigne sur mon hébergement et lui conseille de faire comme moi. La chambre est tout simplement un dortoir à six places mais avec seulement deux lits. Les sanitaires sont à l'extérieur et il n'y a ni draps, ni couvertures. Enfin bon, casé pour trois jours alors que le pire au niveau de l'hébergement était à prévoir, je suis plutôt satisfait. Mon Français revient, ayant obtenu une chambre voisine de la mienne, mais pour seulement un jour. Encore une preuve que c'est bien mon charme naturel qui a joué ! Nous passons accord. Pour les deux prochains jours, il viendra occuper le deuxième lit de ma chambre. Il me paie, pour ces deux jours la moitié de la chambre. 

Paolo* à rendez-vous avec sa femme, à midi, à l'hôtel où il a retenu pour trois jours. Il veut régler les formalités de la "Compostela"* avant toute chose. Depuis longtemps, je refusais de partir avant le lever du jour, c'est-à-dire vers six heures. Là, il s'est lâché et a dû partir vers quatre heures et demie / cinq heures du matin. 

Donc départ à sept heures, seul, avec un beau soleil qui tiendra et après un petit-déjeuner pris posément en compagnie d'un Allemand prof de français qui est tout à fait passionnant (1) . J'ai noté sur mon cahier la phrase suivante : le plaisir d'être seul, de marcher à quatre kilomètres/heures et d'être dépassé. Comme indiqué hier, je ne suis plus qu'à vingt kilomètres de Santiago et seulement une quinzaine du Monte-do-Gozo (2) où je compte séjourner. 

Le vendredi 23 juillet 1999 

(jour N°84) 

de  Santa-Irene à Monte-do-Gozo