SANTIAGO - MUXIA
(via Fisterre)
Il est devenu de tradition, une fois rendu à Saint-Jacques de Compostelle, d'aller jusqu'à Fisterre et même à Muxia.
En 2004, partis de Genève, nous arrivons à Santiago après 70 jours de marche et, nous décidons de poursuivre rapidement jusqu'à Fisterre. Lors des dernières étapes avant notre arrivée à Santiago, probablement plutôt fatigués de ce très long parcours et, peu enthousiasmés par l'accueil de la Galice (la fatigue ne génère pas forcément une vision objective des choses !), nous avions décidé d'en finir au plus vite à coup d'étape tournant autour de 40 kilomètres.
Repartir trop rapidement de Santiago pour aller à Fisterre (Muxia n'était pas encore trop courru à l'époque) n'était pas une bonne idée. Nous avons calé lors de la longue première étape alors que nous étions arrivés à mi-parcours de celle-ci (mais, on ne savait pas !). Retour donc à Santiago et décision d'aller en bus à Fisterre et de, peut-être, faire le parcours à pied dans l'autre sens, de Fisterre à Santiago, donc en sens inverse. Nous le ferons intégralement, mais confrontés à la quasi absence de balisage puisque nous étions à contre-sens. Hormis à Fisterre, ... aucune photo de ce retour que l'on peut qualifier de "piteux" !
Et, c'est en 2011, car nous avons de la suite dans les idées, qu'à la fin d'un parcours sur le "Camino Primitivo", nous déciderons de faire le parcours intégral de Santiago à Muxia, cette fois-ci dans le bon sens, jusqu'à Muxia, via Fisterre. Nous mettrons 5 jours pour en faire l'intégralite et nous passerons la matinée du 6ème jour à Muxia en attendant le bus de retour pour Santiago.
Le lien ci-dessous vous donne de bons descriptifs de l'ensemble des étapes.
Présentation
(DES CONFINS DE LA SUISSE JUSQU'AUX VAGUES DE L'OCEAN ATLANTIQUE)
DE SANTIAGO A MUXIA
Un départ matinal nous permet de jouir d'une vue de la cathédrale de Santiago encore dans les brumes.
Nous pénétrons dans une belle forêt (assez souvent à dominante eucalyptus) et nous pouvons constater que nous ne sommes pas les seuls à parcourir ce chemin.
Au passage, un joli pont, sûrement ancien, surplombe un ruisseau actuellement à sec (en Galice, pas sûr que cela dure !).
Ponte Maceira est un modeste hameau traversé par le rio Tambre qui nous offre ici une belle et large cascade. On le franchit par un pont médiéval datant du 13ème siècle. Le site est vraiment enchanteur tant l'habitat est typique et soigné. Un "mitraillage" en règle a eu lieu et cela vous vaut le diaporama qui suit.
Cette courte étape de 20 kilomètres nous met à 13h30 à l'albergue de Negreira. Elle est déjà complète. Alors ce sera l'hôtel, à l'entrée de la ville où nous voyons passer les pèlerins. Il y a beaucoup de monde !
DIAPORAMA
Le ciel bleu fait son apparition et nous cheminons dans une belle campagne où la terre semble riche. Les bas-côtés de la piste sont des endroits propices au repos.
Des vaches bien sûr et des "horreos" en quantité (pas autant tout de même que les vaches !).
Le lien ci-dessous vous mène vers une page où nous avons mis un diaporama de ceux-ci.
Départ tôt le matin alors qu'il y a encore un peu de brouillard. Les chemins dans la végétation sont jonchés des feuilles bien caractéristiques des eucalyptus et sont parfaitement tracés.
Normalement, c'est tout droit mais, le propriétaire d'un bar, pas tout à fait sur le chemin, a tenu à signaler son établissement !
Le refuge que nous envisagions, à 20 kilomètres, est com-plet. Alors on pousse jusqu'à Olveiroa qui est à 32 kilomètres. Beaucoup nous ont précédés et il y a une "queue de sacs", pratique qui indique l'ordre d'arrivée en attendant l'ouverture d'un nouveau local. Nous constatons que de nombreux lits ne sont garnis que d'un sac. Des petits malins sont venus en voiture les déposer (pratique chrétienne du partage !).
Nuit agitée : invasion de puces, ronfleurs, travaux à la per-ceuse dans le bistrot voisin au-delà de minuit. Robert part avec son matelas dormir dans l'écurie voisine !
C’est décidé, nous allons faire du "social" en laissant les places en albergue à ceux qui n'ont pas les moyens de s’offrir l’hôtel !
Nous sommes en route avant 7h30 alors que le jour se lève seulement. 4 à 5 kilomètres plus loin, nous trouvons le lieu salvateur ... le bistrot où nous pourrons prendre notre premier café.
Quelque temps après, à un rond-point routier, nous trouvons la borne qui indique la séparation du chemin en deux branches. L'une va directement à Muxia et l'autre à Fisterre. Curieusement, la distance pour Muxia a été retirée et la flèche jaune effacée (mal) ?
Nous prenons la direction de Fisterre puisque nous comptons aussi aller à Muxia mais en longeant la côte.
La "capilla da Nosa Senora das Neves" (chapelle Notre Dame des Neiges - ici les indications sont en galicien), assez quelconque, a attiré l'attention de Nicole qui se souvient de l'avoir vu en 2004.
Il faut dire que notre parcours de 2004 s'était fait en sens inverse, d'où des difficultés d'orientation, et que nos 70 jours de marche en continu avec des étapes autour de 40 kilomètres la dernière semaine ne nous avaient pas mis dans des dispositions adéquates pour bien se pénétrer des sites rencontrés.
Cette année, en continuité de notre Camino Primitivo, nous sommes largement plus en forme et plus réceptifs aux beautés du paysage.
Et nous débouchons sur la rade de Cee-Corcubion, deux petites villes balnéaires conjointes. Une rude descente pierreuse nous mène ... au bistrot. Nous ne trouvons pas l’hôtel où nous comptions aller (nous avions vu sa "pub" sur le chemin) et nous prenons une petite chambre dans une pension correcte. Le patron nous "enlève" pour nous emmener déjeuner chez un de ses copains. Nous voulions du poisson, nous sommes au bord de la mer, et il n’y en a pas ! En soirée alors que la température extérieure est plus clémente, nous trouvons l'hôtel-restaurant que nous cherchions. Nous y dînons d'un menu pèlerin en compagnie d'un Canadien.
DIAPORAMA
Nous faisons un réveil naturel, car étape est courte. Nous montons dans les terres par un beau chemin bordé de murets et nous découvrons très rapidement la vue sur la presqu'île de Fisterre. Soit par des vues plongeantes, soit en bord de plage, nous ne quitterons plus le bord de mer. Village de "Sardineiro", baie de "Langosteira", les noms sont évocateurs !
Longue "flânerie" en terrasse d'un café en bord de plage : ce sont les vacances !
Des quantités de photos, alors en plus des deux ci-dessous ... un diaporama.
L'arrivée au "Cabo Fisterre" n'est pas sans provoquer une certaine émotion. Je laisse la parole à Nicole : "Nous faisons un aller et retour au cap où la mer n’en finit pas, par vagues successives, de s’écraser sur les rochers avec des gerbes de gouttelettes d’eau". Ce lieu a une certaine symbolique. Des millions de pèlerins sont venus voir ce qui était pour eux une "fin du monde". C'est peut-être plus émouvant que la cathédrale de Saint-Jacques (du moins pour qui n'est pas croyant).
Nous avons une grande quantité de photos faîtes en ce lieu. En 2009, les diapos de Robert ont "mal tourné" et les numériques de Nicole, encore débutante dans cette technique, sont affublées de la date et de l'heure de la prise de vue !
Nous allons donc vous présenter quelques vignettes à cliquer commentées de gauche à droite et de haut en bas.
- Nos deux marcheurs ne peuvent faire moins que de photographier le point "0,00" du chemin.
- Le bâtiment qui couronne le cap, les flots déchaînés tels que décrit par Nicole et nos deux "héros" !
- La chaussure de marche symbolique, l'abandon symbolique des vieux habits (nous, on a payé suffisamment cher nos habits techniques pour ne pas les laisser !) et le panneau interdisant de faire ce qui y est fait !
Nous arrivons à Fisterre à 11h00 et nous décidons d'aller poser nos affaires à l'hôtel avant d'aller sur le site du cap.
Aucune difficulté pour trouver l'établissement. Il est balisé au sol dès l'entrée du village.
Sur notre parcours une croix très caractéristique de la Galice et la belle église Santa Maria Das Areas.
Où que l'on soit dans le village de Fisterre, qui est implanté sur une sorte de presqu'île, on est quasiment toujours au bord de la mer. La très courte étape d'aujourd'hui et l'aller-retour au cap ne nous a vraiment pas épuisés et, après le dîner, contrairement à nos habitudes (au lit à 21h !) nous sommes allés "traîner" sur la plage où un magnifique coucher de soleil se déroule. A nous deux nous avons fait 36 photos ! En voici quelques-unes dans ce diaporama.
DIAPORAMA
Une dernière étape sans difficulté aucune, d'une trentaine de kilomètres et par grand beau. Que demander de mieux.
Devenue progressivement très pratiquée elle est facile et délivre de magnifiques paysages de bords de mer. Le paysage alterne entre bosquets et campagne. Vaches, horréos, ... nous sommes en Galice !
Ce n'est qu'en toute fin du parcours que nous atteindrons le bord de mer. Parcours magnifique dont nous allons profiter pleinement.
Lorsque nous croisons des pèlerins qui vont dans l'autre sens nous leur demandons comment est le passage à gué du Rio do Castro (notre documentation présentait la chose comme difficile). Ils se contenteront de sourire et de nous dire : "on vous laisse la surprise".
La surprise est bonne car un pont a poussé. Le passage à gué que l'on voit en bas du pont ne semble pas présenter de difficulté (en basses-eaux toutefois) mais ne pas se déchausser à son charme.
Muxia est un joli petit port que nous avions déjà fréquenté en 2004 lors de notre périple automobile vers la frontière (voir la présentation). Il doit sa notoriété à la Virgen de la Barca et à son sanctuaire érigé au bord de l'océan. Ci-dessous la présentation qu'en fait la revue "le pèlerin" (référence des plus sérieuses en matière de religion !).
"Selon la tradition, la Vierge Marie serait arrivée ici en barque de pierre, guidée par des anges, pour encourager l’apôtre Jacques à évangéliser la Galice. Le sanctuaire de Nosa Señora da Barca (Notre-Dame-de-la-Barque), au bord de l’océan, a été érigé pour commémorer cet épisode. Il aurait été construit à l’initiative des comtes de Monforte (dont les tombeaux se trouvent à l’intérieur du sanctuaire)".
Ci-dessous, le village pris depuis une proéminence et le site du sanctuaire. Le monument récent composé de deux énormes blocs de pierre (financé par des sociétés pétrolières - elles ne pouvaient faire moins !) commémore la marée noire de 2002 qui avait ravagé les cotes de la Galice (voir le lien ci-dessous). Lors de notre passage en 2004 d'énormes flaques de pétrole bordaient encore la cote.
DIAPORAMA
Fidèles à la décision prise après notre nuit calamiteuse à Olveiroa nous sommes retournés au bon hôtel que nous avions déjà fréquenté en 2004 (il y a maintenant un refuge municipal de pèlerin à Muxia).
Nous avons fait un certain nombre de photos montrant les vagues se fracassant sur les rochers près du sanctuaire. Nous vous les présentons sous forme de diaporama pour clore en beauté ce parcours.